Conseils de lecture

Conseillé par (Libraire)
4 mai 2020

Témoignage

Le Consentement est l'autopsie d'une enfance condamnée sur l'autel de la notoriété artistique. On découvre le quotidien d'une enfant victime de pédocriminalité, qu'une société patriarcale a sacrifiée au nom de la protection de l'intégrité et de la légitimé de son élite intellectuelle masculine. V. est une victime qui a parlé, G. est un écrivain protégé, le consentement est un texte bouleversant, qui suscite une lecture frénétique dont on ne peut pas sortir complètement la.le-même.


Conseillé par (Libraire)
2 mai 2020

Noces et été

Lors de ses pérégrinations en Algérie, Camus invente une forme de description du paysage en le personnifiant. Lire l’Algérie de Camus, c’est caresser, humer, ressentir ce qui en fait sa peau, la terre. L’Algérie sous la plume de Camus est un espace sensible, vivant et à l’épreuve du temps. Tipasa, Alger, Oran ne sont pas que des espaces vécus, ils sont des personnages à part entière dont les habitants sont autant de marionnettes entre leurs mains.
Les noces de Camus n’est pas un récit de voyage, mais celui du dépaysement .
« On comprend rarement que ce n’est jamais par désespoir qu’un homme abandonne ce qui fait sa vie. Les coups de tête et les désespoirs mènent vers d’autres vie et marquent seulement un attachement frémissent aux leçons de la Terre. »


Les Éditions Noir sur Blanc

Conseillé par (Libraire)
30 avril 2020

Un livre- mosaïque

Hanna Krall est avare de mots, et c'est tant mieux. Son écriture, toujours à mi-chemin entre journalisme et littérature, n'est en fait ni journalistique ni littéraire. C'est une écriture épurée, aux phrases courtes, simples, d'un incroyable foisonnement, et qui lui appartient complètement.
"Les vies de Maria" est peut-être son livre le plus extrême : "un livre sans fin", comme le dit sa traductrice Margot Carlier, où "plusieurs grilles de lecture sont possibles". Ayant en horreur le style fleuri et trop descriptif, Hanna Krall a toujours préféré les phrases courtes et elliptiques, et laissé la place aux silences. Ici, aucune parole n'est superflue. Et tout est dense, sans être saturé. Elle fait travailler notre imagination, et n'impose jamais son point de vue.

"Plus la tragédie est grande, moins il faut de mots pour la décrire", dit-elle souvent. En la lisant, on mesure à quel point son travail vaut la peine d'être lu.


Autobiographie d'un immeuble

Seuil

Conseillé par (Libraire)
30 avril 2020

Que se passe-t-il derrière les pierres?

Voilà une magnifique enquête littéraire sur les traces qui laissent les vies passées, doublée d'une réflexion intelligente sur les lieux et les mémoires qui s'y logent.
Un travail remarquable, pour la rigueur des recherches d'archive qui ont été menées et par le talent indéniable dont l'autrice a fait preuve en reconstituant l'histoire de cet immeuble et de ses habitants (dont beaucoup ont été déportés dans les camps nazis, et ne sont jamais revenus).
Une traversée de l'histoire, de la Commune à la déportation des Juifs de France, en passant par les attentats de 2015 et la Résistance.
Absolument magistral.

A voir aussi le documentaire de l'autrice diffusé sur Arte , dont ce livre prolonge le travail : "Les enfants du 209 rue Saint-Maur, Paris Xe".


Conseillé par (Libraire)
30 avril 2020

Publié en France en 2011, dans la traduction de Sylvain Prudhomme, j'ai découvert ce livre il y a quelques mois seulement, grâce aux conseils d'une autre libraire (merci Magali et l'Arbre du voyageur !!). Le propos est clair et toujours d'actualité : les rapports d'inégalité entre les langues ne concernent en effet pas seulement l'Afrique, ils touchent tous les pays colonisés et, parfois, les communautés linguistiques des pays colonisateurs. C'est donc un livre qui aide à réfléchir à sa propre expérience, tout en analysant la situation propre à l'Afrique et aux langues africaines. Précis, compréhensible même pour les non-initiés aux questions de langue, et non dénué d'humour, un livre éclairant et tout à fait passionnant.