Addictions, aux marges de nos mondes Journées nationales de la Fédération Addictologie

Addictions sans substances


La consommation, qui peut apparaître si triviale à première vue, entretient en réalité des liens étranges avec le politico-religieux. Ce sont ces liens qu'il faut faire apparaître si nous voulons commencer à réfléchir sérieusement à l'obligation à la fois économique, écologique, politique et morale qui va s'imposer à l'humanité tout entière : limiter sa consommation.
Si, comme tout le laisse à penser, nous nous acheminons nolens volens vers une forme de société postcroissance, il s'agira de se déprendre de nombre de nos réflexes de consommateurs et d'inventer d'autres styles de vie. Rompre avec le consumérisme, avec l'idéologie de la consommation et ses pratiques, sans pour autant basculer dans l'ascétisme. Mais pour pouvoir effectuer un tel basculement avec bonheur, il nous faut éclairer ce qui alimente le désir de consommer. Quel rapport entretient-il avec l'esprit du don, dont le MAUSS s'est fait le champion ? Car, contrairement à toute attente, il faut se demander s'il n'entre pas en effet dans la consommation une dimension de don, avec toutes ses ambiguïtés et ses ambivalences. Au-delà du besoin et de l'affichage du statut social, la consommation n'obéit-elle pas au désir d'offrir à nos proches et à nos amis ? Et, plus profondément encore, d'entrer dans le domaine de la grâce, du charisme ? De la donation.


les nouvelles formes d'addiction

Flammarion

Qui dit «addict» suggère plaisir, mais un plaisir susceptible de se transformer en attraction fatale, en dépendance infernale. Il y a ceux qui passent des heures à jouer sur leur console, jusqu'à en oublier le reste de leur vie. Ceux qui s'adonnent à la passion, enchaînant un coup de foudre après l'autre. Ceux qui, après une journée sans sexe, sont en état de manque. Plus surprenant encore : il y a ceux qui, incapables de se séparer d'un partenaire maltraitant, sont devenus addicts à leur conjoint. Aujourd'hui, la souffrance des toxicomanes et des alcooliques est assez largement reconnue. Mais qu'en est-il des autres dépendances, dites «toxicomanies sans drogue» : le jeu vidéo et, sur Internet, la passion, ou encore le sexe ? Aux États-Unis, des dizaines de groupes thérapeutiques existent, qui aident ces dépendants d'un nouveau type en travaillant sur le modèle des Alcooliques anonymes. En France, des consultations spécialisées commencent à les accueillir et à les prendre en charge. Forts de leur expérience de psychiatres psychothérapeutes, Marc Valleur et Jean-Claude Matysiak nous invitent à réfléchir sur les mécanismes profonds de la dépendance et du lien. Où commence l'addiction ? Dans quelle mesure doit-on la considérer comme une maladie ? Faut-il la traiter ? Et surtout comment la traiter ?


une maladie du siècle

Le Livre de poche

L’addiction est-elle un problème spécifiquement féminin ?
La peur des années qui passent rend certaines femmes dépendantes de la chirurgie esthétique ; l’angoisse du lendemain et de la solitude fait d’elles des accros à la voyance ou à l’astrologie. D’autres ont besoin de la cigarette comme d’un «doudou » et de leur téléphone portable comme d’un cordon ombilical qui les relie aux autres. Certaines s’attachent à des hommes, parfois violents, comme à des drogues...
• Comment les femmes vivent-elles leurs addictions ? Sont-elles plus vulnérables que les hommes ?• Certaines émotions sont-elles propres aux femmes? Peut-on parler d’un cerveau féminin ? Ce livre tente de répondre à nos questions en évitant le piège des idées reçues. Il analyse les dépendances typiquement féminines et donne des solutions pour s’en libérer.

Le Dr Lowenstein dirige la clinique Montevideo à Boulogne-Billancourt, spécialisée dans la recherche et le traitement de la dépendance.
Dominique Rouch est journaliste et écrivain.


Attachement, passion, addiction

Presses universitaires de France

À partir de témoignages et fictions littéraires ou cinématographiques (d’Ovide à Xavier Dolan en passant par Héloïse, Proust ou Jacques Demy) sur des passions amoureuses destructrices ou salvatrices, l’ouvrage explore le « chimisme » moral de la dépendance amoureuse et son expression particulière dans les sociétés libérales. S’inspirant des neurosciences et de la psychologie de l’évolution qui relient l’amour romantique à la sélection sexuelle et parentale, il considère l’attachement amoureux comme une dépendance primordiale aux sentiments d’autrui dont le mécanisme repose, comme celui des drogues, sur les circuits neuronaux de la récompense. La première partie du livre propose une sorte de diaporama des différentes « scènes » neurochimique, ancestrale, enfantine et culturelle de la dépendance amoureuse ; la seconde explore ses parcours éthiques : care, possession et soumission, obsession du tiers et amours plurielles, folies d’amour..., avant de dessiner une nouvelle « Carte de Tendre » contemporaine, plus libre que celle du XVIIe siècle, mais aussi plus exigeante du point de vue de l’éthique de l’intime grâce aux vertus du soin érotique mutuel.

Patrick Pharo, chercheur en sociologie morale, a été directeur de recherche au CNRS et directeur du CERSES (Centre de recherche Sens, éthique, société). Il a enseigné à l’EHESS, Syracuse University, Louvain-la-Neuve, Paris Descartes. Il est l’auteur notamment de Ethica Erotica. Mariage et prostitution (2013), Plaisirs et dépendances dans les sociétés marchandes (2012), Morale et sociologie (2004).