Transition écologique

controverse autour de la transition ecologique

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environnements et politiques

La Découverte

L'auteur soutient brillamment le paradoxe suivant : au départ, les revendications écologiques étaient profondément critiques des savoirs scientifiques et techniques et du développement social qu'ils conduisent. Trente ans plus tard, leur traduction en politiques d'environnement débouche au contraire sur un appel croissant aux experts, détenteurs véritables d'un " éco-pouvoir " montant.
" L'environnement " et ses " problèmes " sont devenus un enjeu d'une telle force d'évidence qu'il paraît presque impossible d'apporter la contradiction à ce projet : " il faut protéger l'environnement ! " C'est précisément cet ordre, au double sens de commandement et d'idéal d'organisation, qu'interroge ce livre profond et informé. L'auteur soutient brillamment le paradoxe suivant : au départ, les revendications écologiques étaient profondément critiques des savoirs scientifiques et techniques et du développement social qu'ils conduisent. Trente ans plus tard, leur traduction en politiques d'environnement débouche au contraire sur un appel croissant aux experts, ingénieurs et techniciens, détenteurs véritables d'un éco-pouvoir montant. La rationalité scientifique et technique, longtemps cible privilégiée de l'opprobre écologique, se prétend désormais au service de la dépollution et de la sauvegarde des milieux naturels. Notre capacité collective à débattre de ces questions demeure en revanche très faible. Les médias, qui donnent trop souvent une représentation naturaliste naïve du monde, ont leur part de responsabilité dans cette situation, et l'auteur en fait une critique sans cession. Mais il analyse aussi avec précision le jeu de l'administration publique dans la gestion des nuisances par débats contradictoires. Il passe enfin au crible le rôle des associations de défense, qui s'exténuent dans des mobilisations et des contre-expertises sans moyens suffisants. Avec le concept d' " éco-pouvoir ", Pierre Lascoumes dévoile l'émergence d'une nouvelle rationalité, qui prétend prendre le contrôle de tous les systèmes vivants, avec les effets de normalisation qui en découlent.


Presses universitaires de France

On a longtemps vendu à l’opinion publique l’illusion aujourd’hui hautement inflammable d’une transition écologique merveilleuse, qui créerait emplois et richesses pour tous, tout en redonnant à la nature son lustre d’antan. Cette caverne d’Ali Baba n’existe pas.
Au contraire, quoi que l’on fasse, la lutte pour le climat est attentatoire au pouvoir d’achat. Elle nous oblige à nous détourner à moyen terme de cette énergie fossile qui a fait notre fortune pendant deux siècles et à demander aux pays en développement d’en faire autant.
Cette guerre pour le climat ne pourra se gagner sans la mobilisation de chacun. Cela nécessite d’appliquer le principe pollueur-payeur, en imposant un prix universel du carbone reflétant la valeur du dommage qu’il génère, quitte à le compenser pour les plus pauvres. Mais les Français sont-ils prêts à sacrifier un peu de leur bien-être aujourd’hui pour améliorer beaucoup le bien-être d’autrui, même si cet autrui n’est essentiellement pas français, et qu’il n’est probablement même pas encore né ? Pour la plupart, ici et ailleurs, la fin du mois passe avant la fin du monde. Ce constat dérangeant pose la question de nos responsabilités envers l’humanité.


Les forêts deviennent une industrie ! Parée du discours trompeur de l'énergie verte et des vertus de la biomasse, une entreprise massive et silencieuse de transformation de la sylve en matière se déploie en France. Nous pensons la forêt comme le refuge de la liberté, nous la parcourons pour respirer le parfum de la nature, nous nous y réfugions des trépidations urbaines. Mais les abatteuses, les voies forestières démesurées, les centrales à biomasse sont en train de l'avaler, de la quadriller, de la standardiser.
Cette dramatique industrialisation de la forêt, on ne l'avait pas encore racontée. Pendant des mois, des Landes au Morvan, de l'Auvergne aux Vosges, Gaspard d'Allens a couru les bois pour décrire et raconter le désastre en cours. Car la forêt subit maintenant la logique productiviste qui a ravagé l'agriculture, détruisant les emplois, dispersant les produits chimiques, gaspillant l'énergie, réduisant la biodiversité.
Mais il est encore possible d'inverser le cours de la destruction. Des bûcherons réinventent leur métier, des forestiers promeuvent un usage doux de la forêt, des Zad luttent contre les machines. L'espoir est là, l'alternative est vivante, les humains et les arbres peuvent se réconcilier.
Né en 1990, Gaspard d'Allens est journaliste engagé, auteur de plusieurs enquêtes au long cours sur le monde agricole et l'écologie. Ses deux précédents livres, Les Néo-Paysans (coécrit avec Lucile Leclair, 2016) et Bure, la bataille du nucléaire (avec Andrea Fuori, 2017) ont tous deux été publiés dans la collection " Reporterre ".


Devenues un symbole de " la transition énergétique ", les éoliennes sont aujourd'hui partout : sur les crêtes du sud du Massif central, dans les plaines du Centre, du Nord et de la Champagne, des monts du Morvan aux littoraux occitans, et bientôt au large de la Bretagne et de la Normandie. Comme on l'imagine, ceux qui voient l'éolien comme une technologie fiable et très compétitive estiment qu'il faudrait le développer sans attendre, dans un calendrier que la crise climatique impose comme une évidence. Mais d'autres, plus nombreux qu'on le pense, s'opposent à ce développement aveugle et dénoncent l'" industrialisation de la campagne ".
Ces conflits révèlent en réalité la fracture entre deux visions de l'écologie : développement durable et acceptation du capitalisme versus sobriété et désir d'émancipation. Les uns raisonnent en entrepreneurs, les autres critiquent les effets politiques et sociaux sur une communauté de vie. Les uns se veulent spécialistes de l'énergie, les autres parlent de paysages et de protection de la nature. Alors, " pari gagnant " ou " grande arnaque " ? Une enquête à lire d'urgence.
Journaliste indépendant, Grégoire Souchay a déjà publié dans la même collection Sivens. Le barrage de trop. Il a co-écrit, pour Reporterre, une enquête déterminante sur les circonstances de la mort de Rémi Fraisse. Ni " pro " ni " anti " éolien, il tente ici d'éclaircir cet imbroglio de notre modernité.


Comment le bio et la santé naturelle sont entrés dans notre quotidien

Anahita GRISONI

Temps présent

Depuis une trentaine d'années, la sociologue enquête sur les pratiques écologiques des Français dans leur vie quotidienne et leurs conséquences politiques. Elle montre comment l'écologie est passée d'un phénomène de contre-culture à un espace de consommation normalisé. Une large place est désormais accordée aux médecines naturelles.

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