Sortie de carton #2

Jérusalem, livre majeur de Moses Mendelssohn, est une apologie du judaïsme. Apologie dans le sens de Socrate : sommé de répondre aux accusations des hommes de la cité, Mendelssohn, le « Socrate de Berlin », doit répondre de soi.

Peut-on être juif et éclairé à la fois ? Le juif des Lumières est-il pensable ? Peut-il exister ? Face à la critique moderne du judaïsme – celle qui trouve sa formulation la plus accomplie dans le Traité théologico-politique de Spinoza –, Mendelssohn formule une réponse fondamentale, inaugurant ainsi la pensée juive moderne.

Entendre cette réponse nécessite une lecture attentive de Jérusalem. Inspiré par la leçon de Franz Rosenzweig et d’Emmanuel Levinas, et dans le sillage de l’enseignement de Benny Lévy, L’Apologie de Mendelssohn tente une telle lecture.

Lecture sensible au retour à Platon s’opérant discrètement dans le penser de Mendelssohn : le Platon dialoguant, celui attaché à la vérité d’existence plutôt qu’à l’exactitude mathématico-logique. Mais lecture sensible aussi au retour à la sagesse des maîtres d’Israël qui s’opère nettement au sein de Jérusalem. Sagesse qui sait penser le commandement divin non pas comme loi politique mais comme possibilité singulière d’accorder vie et vérité. Sagesse permettant ainsi de repenser le sens de l’élection d’Israël et son rapport à l’universalisme.

Mendelssohn a-t-il su rester fidèle à l’enseignement des maîtres d’Israël ? A-t-il pu accorder jusqu’au bout élection et universalisme ? Question ultime que pose L’Apologie de Mendelssohn, permettant enfin d’examiner les limites qu’il impose à la pensée juive dans son œuvre.


«  Il est tout à fait remarquable que ce séminaire soit la matrice de deux de mes livres les plus lus, aujourd’hui, dans le monde  : L’Éthique (1993) et Éloge de l’amour (2009). On va y parler des valeurs, le Bien et le Mal, et on va parler, dans la foulée, de l’amour. Quel peut bien être le lien que ces motifs en quelque sorte moraux et sentimentaux entretiennent entre eux  ?
Ce séminaire fut en fait le chantier oral de mon agitation scripturale autour de la question des quatre conditions de la philosophie : l’art, la science, la politique et l’amour. Établi au plus près de ses accents souvent impérieux, le présent texte me semble rendre justice à cette tentative de porter la solide architecture de l’être et l’événement jusqu’à ses conséquences vitales les plus difficiles à percevoir.  »
  A.B.


La surveillance militaire des populations aux etats unis (1900-1941)

Alexandre RIOS-BORDES

EHESS – Ecole des hautes études en sciences sociales

À la veille de la Première Guerre mondiale, le renseignement militaire étasunien bascule sur le terrain intérieur. En quelques mois, de puissants appareils se déploient discrètement sur le territoire pour identifier ceux qui, au titre de leurs activités, de leurs engagements ou simplement de leurs opinions, sont jugés hostiles à la mobilisation nationale. Cette surveillance ne s’interrompra plus : au sortir du conflit, au nom des impératifs de la guerre « moderne », l’ensemble de la population devient un problème militaire justifiant sa perpétuation. Grâce à une vertigineuse plongée dans les archives, Alexandre Rios-Bordes nous entraîne au cœur des administrations clandestines.


Bernard Aspe

Nous


Livia CAHN, Chloé DELIGNE, Noémie PONS-ROTBART, Alexis ZIMMER, Nicolas PRIGNOT, Benedikte ZITOUNI

Éclat