L'inconscient ou l'oubli de l'histoire, Profondeurs, métamorphoses et révolutions de la vie affective
EAN13
9782348070174
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

L'inconscient ou l'oubli de l'histoire

Profondeurs, métamorphoses et révolutions de la vie affective

La Découverte

Indisponible
Et si l'inconscient lui-même n'échappait pas à l'histoire ? En le situant au-
delà du social, au-delà de l'histoire, Freud a laissé la psychanalyse
prisonnière d'un postulat encombrant. Il a fait comme si la structure de la
personnalité qu'il observait chez ses patients viennois à la fin du XIXe
siècle touchait à l'homme éternel et non aux représentants d'une époque, d'une
culture, d'un univers social particuliers.
Nourri d'histoire des sensibilités, de sociologie psychologique et
d'anthropologie critique, ce livre voudrait montrer en quoi notre vie
psychique profonde est tout imprimée d'histoire. Pour s'en convaincre, il
n'est qu'à scruter, sur la longue durée, les lentes transformations du
refoulement pulsionnel et du contrôle des émotions. Elles sont étroitement
corrélées aux révolutions silencieuses de nos moeurs, aux altérations
souterraines de notre vie affective, aux déplacements discrets des désirs et
des interdits, des seuils de pudeur et des frontières de l'intime. De là il
faut conclure à l'existence de troubles d'époque et de névroses de classe. Et
puis songer aussi au perpétuel renouvellement des fantasmes à partir desquels
se meuvent les êtres intérieurs, aux variations du symbolisme des rêves,
calquées sur les évolutions de l'imaginaire social et non sur des archétypes
universels, ou encore aux mutations sourdes des complexes psycho-affectifs
(dont l'OEdipe) au gré des métamorphoses de la famille, de la parenté et des
rapports de genre.
Cet ouvrage invite ainsi la psychanalyse et toutes les sciences psychologiques
à considérer qu'il a sans doute fallu des siècles d'histoire pour façonner les
inconscients qui sont les nôtres. Une chose paraît d'ailleurs certaine : à
trop séparer la psyché du social-historique, nous avons longtemps ignoré
jusqu'à quel point notre vie affective et psychique demeure, dans ses strates
les plus enfouies et obscures, pétrie de social et d'histoire.
S'identifier pour envoyer des commentaires.