La violence des riches, Chronique d'une immense casse sociale
EAN13
9782707185006
Éditeur
La Découverte
Date de publication
Collection
La Découverte Poche / Essais
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La violence des riches

Chronique d'une immense casse sociale

La Découverte

La Découverte Poche / Essais

Indisponible
Deux ans après Le Président des riches, l'enquête sur l'oligarchie de Michel
Pinçon et de Monique Pinçon-Charlot engagée dans la France de Nicolas Sarkozy
se poursuit dans celle de François Hollande. Forts d'un voyage en grande
bourgeoisie commencé à la fin des années 1980, les deux sociologues dressent,
dans La Violence des riches, un portrait saisissant. Enquête ou " chronique "?
" Chronique d'une immense casse sociale ", selon le sous-titre, mais aussi
tableau à deux faces, l'une colorée et chatoyante, l'autre, en grisaille. Car
cette violence " en tenue de camouflage, costume-cravate et bonnes manières
sur le devant de la scène ", est " exploitation sans vergogne des plus
modestes ", en " coulisse ". Et cette " violence des riches " de l'époque du
capitalisme financiarisé se décline. Violence des patrons spéculateurs,
coureurs de zones franches et chasseurs de primes en tous genres, depuis les
Ardennes jusqu'à Aulnay-sous-Bois en passant par Doux et Châteaulin sans
oublier, avec " l'État complice ", GDF Suez. Accumulation colossale de
dividendes d'un côté, " salariés jetables " et territoires industriels
dévastés de l'autre. Violence de la fraude fiscale comme " sport de classe "
où l'" escamotage des fortunes "" sert d'arme aux membres de l'oligarchie,
pour exiger des peuples qu'ils remboursent les défauts et les dettes dus à la
spéculation financière débridée et mondialisée ". Délinquance qui se règle " à
l'amiable " quand elle est démasquée par la justice, manière qui contraste
avec la criminalisation de la contestation sociale. Violence de la ségrégation
territoriale aussi, avec ses espaces de relégation qui objectivent et
structurent les ségrégations de classe. Sans oublier la violence de la
domination des esprits, dont la complaisance à instiller l'idéologie
néolibérale " à longueur d'antennes " est sans doute un des aspects les plus
efficaces. Mais ce travail est aussi une " chronique ". Chronique balisée par
une multitude de petits focus très instructifs qui peuvent se picorer au fil
des pages. Chronique car il s'agit d'une histoire où la première année du
quinquennat de François Hollande se mêle étrangement avec celui du président
précédent. Elle remonte le cours du temps jusqu'au virage néolibéral du
socialisme français dans les années 1980. À cette occasion, le réseau de la "
noblesse d'État " – selon l'expression de Pierre Bourdieu – à laquelle
appartient celui qui fut pendant onze ans le premier secrétaire du Parti
socialiste est analysé et décrit avec une précision tranchante. " Néolibéral
depuis 1983 ", François Hollande apparaît comme l'expression d'un nouveau
moment de l'aggiornamento social-démocrate commencé sous François Mitterrand
avec Laurent Fabius et Pierre Bérégovoy. " Président des riches " lui-même, "
maintenant ", le président qui affirmait ne pas aimer " les riches " et faire
de la finance son " véritable adversaire "? En tout cas, à la lecture,
concernant ces derniers points et en admettant que cela fût, " c'était avant
".
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