Les États-Unis de 1917 à nos jours
EAN13
9782200351472
ISBN
978-2-200-35147-2
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
Cursus
Nombre de pages
192
Dimensions
21 x 15 cm
Poids
277 g
Langue
français
Code dewey
973.9
Fiches UNIMARC
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Les États-Unis de 1917 à nos jours

De

Armand Colin

Cursus

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Chapitre I?>Les États-Unis et la Première Guerre mondiale (1917-1918)?>À la veille du déclenchement du terrible conflit, les Américains ont le sentiment qu'ils se trouvent en sécurité au sein d'une communauté internationale dans laquelle la suprématie navale des Britanniques, bienveillante à leur égard, et un équilibre des puissances satisfaisant, leur permettent de faire l'économie d'une forte armée et d'une trop puissante marine. C'est pourquoi le déclenchement de la guerre en août 1914, entraînant le risque d'une destruction de l'équilibre européen ainsi que celui de voir disparaître le contrôle des mers par les Britanniques, place les États-Unis devant l'une des décisions les plus dramatiques de leur histoire.Bien que le peuple américain et ses dirigeants aient eu pour première réaction de penser que leur pays pouvait et devait rester à l'écart du conflit au nom de leur neutralité traditionnelle, ils découvrent peu à peu les inconvénients d'une politique d'abstention.La décision d'avril 1917 d'intervenir dans la guerre est prise afin de défendre les droits maritimes des États-Unis en tant que neutres. Elle est paradoxalement à la fois une défense et une répudiation de la neutralité. Sous la conduite du président Wilson, les États-Unis tentent d'imposer au monde un nouvel équilibre.Les difficiles problèmes de la neutralité?>Dans son ensemble, le peuple américain, qui n'est pas toujours aussi ignorant des événements européens qu'on l'a parfois écrit, est néanmoins surpris par le déclenchement de la guerre. Sa première réaction est un soulagement, celui de constater que les États-Unis n'ont aucun intérêt direct dans l'affaire. Aussi, chacun approuve-t-il la proclamation officielle de la neutralité le 4 août et surtout, deux semaines plus tard, le solennel appel du président Wilson à ses concitoyens :« Chaque Américain qui aime vraiment son pays agira et parlera dans un véritable esprit de neutralité, c'est-à-dire d'impartialité d'équité et d'amitié vis-à-vis de tous. » Les États-Unis « doivent être neutres dans les faits autant que dans les paroles, impartiaux dans leurs pensées autant que dans leurs actions » et rester libres « d'entreprendre tout ce qui était honnête et désintéressé et sincèrement utile à la paix du monde ».Wilson redoute par-dessus tout que les vieux nationalismes d'origine ne resurgissent et ne mettent en péril la cohésion du peuple américain. Si l'on considère en effet les Américains nés à l'étranger et ceux qui sont nés aux États-Unis de deux parents nés à l'étranger, il y a alors 6 400 000 Allemands et 3 400 000 Irlandais dont les sentiments ne peuvent être que favorables aux puissances centrales ou anglophobes, alors que 2 000 000 d'Anglais et 2 000 000 d'Italiens souhaitent la victoire de l'Entente. Enfin 2 500 000 immigrants originaires d'Autriche-Hongrie penchent pour l'un ou l'autre camp en fonction de leur appartenance nationale. Pourtant, cette neutralité à laquelle Wilson tient tant se révèle vite fort délicate à appliquer.Les États-Unis se trouvent confrontés à deux problèmes importants, celui des prêts et celui de la vente des munitions aux belligérants. En ce qui concerne les prêts, la loi internationale distingue ceux consentis par les gouvernements neutres, qui constituent une violation de la neutralité et ceux accordés par les citoyens privés d'un État neutre qui sont, en revanche, parfaitement admis. Pourtant, dans un premier temps, le département d'État fait savoir qu'il ne souhaite pas que les banques américaines accordent des prêts aux États belligérants.Cependant, à partir d'octobre 1914, on se rend compte que la guerre sera longue et que la maîtrise des mers par les Britanniques ne laisse la possibilité d'un commerce fructueux qu'avec l'Angleterre et la France. Le 23 octobre 1914, Lansing, Counselor au Département d'État, fait savoir confidentiellement à la National City Bank et à la Banque Morgan que des crédits commerciaux peuvent être accordés aux belligérants. Puis, le 31 mars 1915 un communiqué du Département d'État indique qu'il ne voit pas d'objection à des « arrangements de crédits » passés avec les banques américaines. Enfin, le président Wilson autorise le 7 septembre 1915 un groupe de banquiers new-yorkais à lancer sur le marché américain un emprunt franco-anglais de 500 millions de dollars.
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