Troubles dans le consentement - Du désir partagé au viol : o

Depuis les années 1970, la sexualité serait libérée, égalitaire. En dehors du viol,
elle serait largement épanouie et exempte de violences. Mais les récentes affaires
Weinstein et autres mouvements #metoo et Nous Toutes semblent signaler une
réalité plus complexe, n’en déplaise à celles et ceux qui craignent de possibles
exagérations. Et combien de nos récits sexuels commencent par cette phrase : « Je

n’en avais pas envie, mais... » ? Coïncidence ? Ou bien ces expériences relèvent-
elles de normes et de processus sociaux?

Entre le «oui » et le «non», le désir et le viol, les frontières sont complexes. Car

des inégalités sociales, culturelles et de genre demeurent dans nos sociétés. Qu’est-
ce que le consentement dans un tel contexte ? Faut-il ne retenir que sa définition

juridique, qui stipule qu’en dehors d’une contrainte explicite il est libre et éclairé ?
Nos corps seraient-ils consentants par défaut? Et sommes-nous toutes et tous égaux
face à la capacité à consentir?
C’est pour répondre à ces questions brûlantes d’actualité qu’Alexia Boucherie a
enquêté, auprès de jeunes adultes. Pour interroger, en pratique, les conditions du
consentement. À l’heure de sa publicisation massive, entre injonctions culturelles
et résistances féministes, il est temps d’en explorer le spectre et de faire émerger de
nouveaux outils qui permettent de tracer les contours d’un consentement plus
égalitaire.