Marie-Magdeleine Lessana

Marie-Magdeleine Lessana, écrivain et psychanalyste, a écrit des essais ("Malaise dans la procréation"), des romans ("Chambre d’accusation"), ainsi que des traités sur l’art contemporain et le théâtre.

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15 octobre 2010

Les papiers de Marilyn, un événement éditorial

Personne n’a pu échapper au nouvel événement éditorial : a new Marilyn Monroe is appeared ! On nous annonce une Marilyn intellectuelle, cultivée, inconnue, pas seulement l’image glamour, mais une lectrice, écrivain, poète. On ne peut que se méfier d’un tel battage médiatique qui se présente comme un coup éditorial. Qu’a-t-on encore trouvé de nouveau sur Marilyn pour relancer le frémissement consumériste de ses images ?

L’éditeur Bernard Comment, connu pour son sérieux, a eu la chance d’être approché par Stanley Butchthal, ami de la veuve, deuxième épouse de Lee Strasberg (professeur d’art dramatique de Marilyn à l’Actors Studio). Anna Strasberg qui n’a jamais rencontré Marilyn, se trouve en possession de nombreux fragments, notes et lettres personnelles écrits par la star et ne sait comment faire avec cet héritage. Les deux éditeurs travaillent ensemble et décident avec l’accord d’Anna Strasberg de faire une édition qui ne réponde qu’à des critères littéraires et artistiques, jamais commerciaux. En ce sens ils sont fidèles aux vœux de Marilyn new-yorkaise.

Le résultat est magnifique, c’est un livre d’artiste, un document rare. Les éditeurs ont choisi de reproduire en fac-similé la totalité des fragments ordonnés par eux. Sur une page de gauche la reproduction du document, sur la page de droite la transcription en anglais, en tentant de respecter une mise en page qui épouse celle du document, et en-dessous la traduction en français. On est immédiatement saisi par la présence vivante et morte qu’offre le document, le tracé de la main, la vitalité du mouvement de pensée incarné dans une note jetée ou rédigée, l’absurdité du voisinage entre des réflexions sur le travail d’actrice et, en marge la notation d’un rendez-vous ou d’une adresse, à côté des pensées sur le destin, des remarques sur la douleur de vivre, sur l’impossibilité d’aimer, des to do lists, des lettres rescapées…, le méli-mélo de la vie même ! On peut prendre ce livre comme on veut, le lire ou ne pas le lire, le regarder dans sa matérialité sismique, attraper un mot, une phrase par-ci, une lettre par-là, observer l’écriture de Marilyn, son désordre, ou sa régularité parmi les gribouillis, les dessins, les ratures, les flèches. Quelque chose d’elle vient avec le document, une singulière vibration. Les éditeurs ont bien fait de reproduire aussi des photographies d’elle, car sans sa présence en image, on ne s’approche pas de Marilyn. Ils veulent démontrer qu’elle n’était pas celle qu’on croyait, on le savait déjà qu’elle était autre que ce qu’on croyait c’est pourquoi elle est incessante cette Marilyn survivante, il n’empêche qu’avec la présence écrite de ses moments d’intimité, ils nous donnent d’elle un espace supplémentaire, cela ne pouvait pas se faire sans la magie des photos. Ils ont cherché une cohérence en reproduisant des photos de Marilyn lisant ou tenant un livre à la main. Ce n’est pas n’importe quelle lectrice, elle a toujours une posture, un éclat lumineux, un déhanchement fascinant. N’oublions pas qu’elle était en tout performeuse de son image vibrante. Chacun peut s’amuser à vérifier les traductions ou les transcriptions, à faire ses propres interprétations, encore faut-il s’intéresser à elle. Les éditeurs fournissent des notes qui aident au déchiffrement, quant aux inévitables interprétations, ils tentent de rester près du texte de Marilyn sans trop s’avancer.

Pour ce qui est des fragments circonstanciés, on peut repérer les textes nettement en liaison avec ses cours à l’Actors Studio. C’est pour elle la guerre omniprésente avec la difficulté à se concentrer. Lee Strasberg (qu’elle orthographie parfois Strassberg) enseignait une méthode avec des techniques de concentration. Marilyn était contaminée par la peur envahissante, la tension, la tristesse, la solitude, la sensation de ne pas être capable, de ne pas être comme les autres… « Je n’arrive pas à me rassembler ». « Tout est ténu… ». On peut repérer aussi les notes qui accompagnent sa psychanalyse avec Marianne Kris : « c’est plutôt par détermination qu’on ne se laisse pas engloutir. » « La vérité peut seulement être retrouvée jamais inventée ». (Première nouvelle !) L’effort de maîtrise est partout (discipline, volonté), elle semble une élève appliquée qui se donne des consignes pour bien apprendre, pour dominer la honte de n’ « être rien », de se sentir « vide ». Et surtout « Not being ashamed of what ever I feel ! »

Cette démarche éditoriale pilotée par les héritiers de Lee Strasberg est parfaitement cohérente avec la volonté qu’avait eu Marilyn quand elle s’est installée sur la côte Est en 1955, de s’éloigner de l’emprise totalitaire des studios hollywoodiens. Elle voulait changer son image, contrer l’image vulgaire de la star glamour sex-symbol, pour rejoindre le monde des artistes et des intellectuels : étudier à l’Actors Studio, épouser Arthur Miller, se faire psychanalyser et surtout se faire respecter comme une dame. Elle cherchait dans les milieux intellectuels new-yorkais une crédibilité nouvelle. Ce livre s’inscrit dans la droite ligne de cette détermination.
Le volume s’achève avec des « Suppléments », comme des bonus offerts en plus par les généreux éditeurs, parmi eux je soulignerais ce poème de Pasolini « …entre toi et ta beauté possédée par le Pouvoir prit place toute la stupidité et la cruauté du présent. Tu la portais toujours comme un sourire entre les larmes… Ta beauté qui a survécu au monde antique, réclamée par le monde futur, possédée par le monde présent, devint un mal mortel. » (1963)

Le Pouvoir, ce fut certes les studios et les Kennedy, mais ce fut aussi les Strasberg et les psychanalystes. Il n’y a pas de rachat possible, c’est pourquoi les éditeurs des Fragments ont merveilleusement bien fait de donner le plus de matérialité possible aux documents qui leur sont tombés dans les mains, ils les partagent avec les lecteurs.

29 septembre 2010

Tout d’abord merci à Anouchka D’Anna de donner en cette rentrée littéraire une actualité à Unica Zürn, trop peu connue, dont la mémoire a marqué une élite littéraire. Aujourd’hui, seuls les esprits cultivés la connaissent.

C’est un livre de résonances et de vibrations, l’œuvre et la personne d’Unica Zürn sont approchées, montrées, rencontrées par petites touches, effets de volutes, accumulations délicates, témoignages fragmentés, citations imbriquées de ses livres, diagnostics psychiatriques égarés, interprétations lumineuses ou hasardeuses, intuitions artistiques, catéchismes lacaniens, visions étranges, coïncidences poétiques, fusées théoriques deleuziennes. Anouchka décrit en le frôlant cet univers d’Unica, en plans distincts, en « tropismes » : la famille d’origine et celle qu’Unica constitue, son travail à UFA, les fameux studios de cinéma nazis, sa solitude, sa douleur, ses érotiques, son vertige et son génie, sa participation au courant du surréalisme à Berlin de l’après-guerre. Elle y rencontre Hans Bellmer, un coup de foudre, en 1953. Leur lien amoureux et artistique conduit Unica à s’installer à Paris avec lui où elle est reconnue par les surréaliste amis de Hans, elle est admirée par Michaux, Pieyre de Mandiargues, Ernst et bien d’autres. Unica, médium, est attirée par l’exactitude des choses, leur pouvoir magique, la décomposition, la limite, elle participe de la fascination collective pour la richesse langagière de la folie, pour la création artistique expérimentale au bord du danger, pour l’érotisme et ses transports, avec une intelligence élégante et sobre.
Unica Zürn a écrit deux livres majeurs, Sombre printemps, L’homme-Jasmin, puis un livre au titre ironique Vacances à Maison Blanche. De nombreux dessins et anagrammes entrecroisent ses autres écrits.
D’Anna fait se tresser poétiquement Zürn avec Duras, Camille Claudel, Rimbaud, Artaud, particulièrement, mais elle ne nous fait pas entrer véritablement dans l’aventure artistique érotique amoureuse entre Unica Zürn et Hans Bellmer. Est-ce volontaire ? ou bien n’ont-ils pas laissé de traces des folles richesses de leurs tourments ?
On sait qu’ils étaient tous deux allemands, ils ont créé dans cette langue pendant et après le nazisme. On peut supposer qu’Unica, qui se disait masochiste, s’est artistiquement et érotiquement glissée dans La Poupée désarticulée de Bellmer, « anagramme vivant ».
A l’instar de Camille Claudel avec Rodin, c’est d’avoir consenti à un avortement demandé par Bellmer qu’Unica est passée du côté des folies, délirantes, vertigineuses, « somnambuliques » ; elle fut plusieurs fois internée. Phénomène dramatique, terriblement daté, qui se produit au sein d’une rencontre amoureuse passionnée artistique où l’enfant auquel il faut renoncer, l’enfant qu’il faut sacrifier par l’avortement (ce n’est pas la même chose pour les abandons) prend valeur de place laissée vide par l’exigence masculine, pour la création artistique commune, moment de bascule dans un calvaire intime, une torture sacrificielle cachée, désastre spécifique aux femmes. Il suffit de se pencher sur les belles Clotho, la Valse, l’Age mûr, ou la Niobide blessée de Camille Claudel pour ressentir ce calvaire.
L’écriture d’Anouchka, au style raffiné et parfois chuchoté, est certainement contaminée par les épiphanies d’Unica. Le pari d’Anouchka D’Anna est réussi car il nous donne l’impérative envie de retrouver ou de découvrir l’œuvre d’Unica Zürn, et de comprendre son lien avec celle de Hans Bellmer.

8 avril 2010

HHhH

Merci à Laurent Binet pour HHhH, « merci » est mon premier mot à la lecture de ce livre émouvant et courageux. Pour moi ce livre est le croisement en activité de la bataille contre la bête immonde, en l’occurrence « la bête blonde », l’attentat contre le dangereux Heydrich, par deux résistants, un Tchèque et un Slovaque en mai 1942 à Prague, ville que l’auteur adore, et la bataille contre la pente inévitable de romancer les faits historiques lorsqu’on se donne comme tache de les exhumer, de les comprendre et de les raconter. Ce serait audacieux de prétendre que ces deux luttes traitent de la même chose, et pourtant Laurent Binet ne l’exclut pas, il s’agit de se battre contre la pente hideuse.
Il se mouille, il progresse dans l’écriture en étant le plus précis possible, en indiquant ce qu’il enveloppe de ses propres fantasmes, ses visions, ses pentes, ses préférences, il donne au lecteur ses clés, il affirme que même ce qui parfois est si fou mais vraisemblable paraît inventé, alors que c’est absolument exact. Il nous prévient quand il brode, parfois il s’amuse à montrer ce que ça donnerait que d’échafauder, souvent plus pauvre que la dure réalité hasardeuse. Il piège le lecteur, juste pour qu’il se rende compte. Il montre comment on peut tellement facilement pousser sa chansonnette. Il ne veut pas romancer car il s’incline devant la fatalité de l’Histoire et à ce titre il donne infiniment plus à réfléchir. Il ne lâche pas sa cible : l’attentat. Il souffre des faits, il souffre que ce n’ait pas été autrement, et nous partageons sa souffrance. L’auteur crée le laboratoire de la question humaine. L’acte, le choix se fait dans le moment contingent, on ne peut savoir ce qui aurait été autrement, si autrement s’était présenté.
Evidemment l’auteur cherche à coller à ce qu’il raconte donc à comprendre, saisir, approcher les possibles occurrences de la personnalité de Heydrich, la montée en puissance d’un des nazis les plus dangereux, celui qui a finit par fomenter la Solution Finale, qui a régné en maître absolu sur la Tchécoslovaquie occupée. En cherchant à ne pas sortir de la documentation avérée, à ne pas remplir les trous, les manques d’information, il donne cependant sa version, ses hypothèses, il brosse un personnage, il écrit un roman qu’il veut au plus près, documenté, il est en permanence sur le fil. « Inventer un personnage pour comprendre les faits historiques, c’est comme maquiller les preuves… introduire des éléments à charge sur le lieu du crime alors que les preuves jonchent le sol… » p.310. Pour Binet celui qui s’appuie sur une histoire vraie, (je le paraphrase) qui en exploite les éléments romanesques, invente allègrement quand cela peut servir la narration sans avoir de comptes à rendre à l’Histoire. (je cite) Un tricheur habile. Un prestidigitateur. Un romancier quoi. p.255.
J’ai trouvé dans ce livre la plus juste critique du livre de Jonathan Littell que je n’avais lue nulle part. Laurent Binet s’inscrit en faux contre quelqu’un qui a écrit que le héros de ce livre, Max Aue, sonne vrai car il serait le miroir de son époque « Non ! Il sonne vrai (pour certains lecteurs faciles à blouser) parce qu’il est le miroir de notre époque : nihiliste post-moderne, pour faire court. A aucun moment, il n’est suggéré que ce personnage adhère au nazisme. Il affiche au contraire un détachement souvent critique… en cela on ne peut dire qu’il reflète le fanatisme délirant qui régnait à son époque… cet air blasé revenu de tout, ce mal-être permanent, ce goût pour le raisonnement philosophique, cette amoralité assumée, ce sadisme maussade et cette terrible frustration sexuelle qui lui tord sans arrêt les entrailles… mais bien sûr !... Soudain j’y vois clair : Les Bienveillantes, c’est « Houellebecq chez les nazis », tout simplement. » p. 327.
Il vous reste à lire ce livre HHhH, suivre avec lui le maillage de ces deux luttes féroces, la littéraire et la politique, en partant d’avril 1931 lorsque Heydrich, traduit en cour martiale, se fait chasser ignominieusement de la marine pour n’avoir pas épousé une fille rencontrée un soir et mise enceinte, —le père de la dite était l’ami de l’amiral chef de la marine. Parti d’une position minable, il devient le nazi le plus redoutable du Reich. On suit la longue montée en efficacité de l’infâme machine de mort faite par des crétins banaux. Jusqu’à la fin, l’attentat et la résistance acharnée (juin 1942) des deux héros tchèques, la trahison et tout le reste au quotidien qui est énorme. L’auteur embarque le lecteur dans sa marche aujourd’hui rigoureuse, douteuse, inquiète et chaotique. On ne pouvait pas espérer moins.

29 mars 2010

Un livre d'écrivain...

Avec L’horizon Modiano donne une fois de plus un livre d’écrivain. Ça a l’air inutile de redoubler le mot livre avec celui d’écrivain. Les écrivains écrivent des livres, les livres sont écrits par des écrivains ! Non, car lorsqu’on lit un tel roman on fait la différence entre des livres juste écrits et des livres d’écrivain. Pourquoi ? Parce qu’il y a une coïncidence harmonieuse, même rigoureuse, entre le style et le propos. La phrase émane.
De la phrase émane l’horizon de la réminiscence. La réminiscence flotte, elle a perdu ses pieds, elle vient de façon vague se poser sous forme de notes énumérées dans un petit carnet en poche par crainte d’oubli. Où était-ce ? Et quand ? A quel endroit ? Et pourtant la réminiscence vient, inattendue, par bribes à la fois incertaines et précises, elle a la force impalpable d’un nom, Mérovée, par exemple, étrange, un endroit, le nom d’une rue, un mot prononcé, une phrase « Lointain Auteuil, quartier charmant de mes grandes tristesses », une station de métro, une ville. Ces lambeaux de souvenirs lointains arrivent devant, avec une évidence certaine. Bosmans se souvient un peu de cette époque d’il y a environ trente ans, il cherche à ordonner les souvenirs et revoir les scènes vécues. On passe avec lui du il Bosmans au je incident, nous partons ensemble dans le dédale des souvenirs d’une époque disparue, une femme y est au centre, étrange elle aussi, à cause de ce flottement du souvenir, grâce à la qualité d’étrangeté de l’amour oublié. Et c’est la peur qui fait sa place au sein de cette avancée du retour de mémoire. Oui, réminiscence de peur. L’ambiance est menaçante dans le souvenir, Margaret Le Coz avait peur, elle avait vingt ans et vivait dans la peur, elle est entourée de personnages douteux, plats, fantomatiques et si tendres.
Ils étaient nés tous les deux quand leurs villes n’étaient qu’amas de décombres, « des lilas fleurissaient parmi les ruines ». Bosmans fait le trajet pour retrouver les traces de ce passé, le repenser, retrouver peut-être Margaret sans le vouloir vraiment ; il suit son fil de mémoire vivante et estompée. Ça s’impose à lui. Il est soumis à ce mouvement intime naturellement. Il retourne à Berlin où elle devrait se trouver, c’est là qu’elle est née. Dans une nappe menaçante et cotonneuse Bosmans fait le parcours. Après de multiples épisodes, à la fin il comprend qu’elle n’est pas morte. Alors « …il éprouvait pour une fois un sentiment de sérénité, avec la certitude d’être revenu à l’endroit exact d’où il était parti un jour… comme deux aiguilles se rejoignent sur le cadran quand il est midi. Il flottait dans une demi-torpeur… »
L’horizon s’ouvre entre retour et disparition…
Quand l’écriture renverse le lecteur vers là où il ne sait plus quel est son objet, il fond dans ce qui est écrit.

22 mars 2010

Une bonne surprise « Paris sans suite », roman, premier roman de Pierre Jouve. . Il est artiste photographe, spécialisé dans les villes portuaires, et la brigade criminelle, quelque chose du côté moche des choses l’attire. Armé de son appareil, de ses relations avec le Préfet de Police, ce bourgeois chic, féru de psychanalyse plus ou moins ratée, cherche son chiffre, sa vérité, son désir, son corps, sa vie, à tombeau ouvert dans des voitures banalisées, fonçant gyrophares en tête dans les rues de Paris, ses zones pourries, ses banlieues défoncées, ses personnages glauques. Dans ce chiffre tant recherché, il y a le corps magnifique d’une mère détruite, défaite, malade, folle à force d’abandon par ses aimés, père, mari et fils. Lui, fils, devenu mari, si peu père, va se cogner à ce corps adoré, devenu abject.

Il le rencontrera en des femmes sublimes, impossibles à satisfaire, ni à calmer, à force de fuir le fait de les aimer. Femmes qu’il tue et qui se tuent sous ses yeux-objectifs, yeux d’enfant voyeur, voyant, aveugle. Non né.
En ses multiples volutes dans sa ville, Jouve nous introduit à l’ambiance malsaine du monde flic, désespéré, à la lisière du crime, son non-sens ironique et sa brutalité. Lui faisant face, sur l’autre rive, l’arrogance et le mépris de la « Rive gauche » éditoriale, vieillie à force de narcissisme intellectuel.
Beau livre, d’une écriture à la pâte juste, dont la progression lente peut parfois faire craindre l’enlisement dans la complaisance d’une absence de vie.
Un Paris qui n’en peut plus de ne pas rejoindre sa splendide beauté !

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