La condition pavillonnaire, Roman

Sophie Divry

Les Éditions Noir sur Blanc

  • Conseillé par
    13 septembre 2018

    Vie moderne

    De l’auteure, j’avais lu un ancien roman : "La côte 400".

    Son essai Rouvrir le roman ne m’avait pas convaincu.

    Et je dois dire que je suis assez dubitative quant à celui-ci.

    Le titre ne laisse pourtant pas de doute : il sera question de la vie d’une famille dans une banlieue résidentielle.

    Outre le fait qu’il ne se passe pas grand chose d’exceptionnel dans une vie, je n’ai pas été sensible à la poésie de cette « vie de tous les jours ».

    Certains procédés narratifs poussés à l’extrême m’ont paru alourdir le récit.

    Et, en refermant le livre, je me demande s’il ne s’agit pas plus d’un essai stylistique que d’un roman.

    L’image que je retiendrai :

    Celle de la compote de pommes que M.A., le personnage principal, mange régulièrement et fait manger à ses enfants.

    https://alexmotamots.fr/la-condition-pavillonnaire-sophie-divry/


  • Conseillé par
    8 octobre 2014

    Elle s'appelle M.-A. et est fille unique de parents de condition modeste. Une enfance banale puis l'adolescence. Elle qui était fière honte du métier de son père en a désormais honte et trouve ringard ses parents. Vient le temps de la fac et la découverte de la ville, des soirées entre amis. Et lors d'une de ces soirées, elle rencontre François.

    La suite pourrait-on dire coule de source. Ils aménagent ensemble, trouvent tous les deux un emploi, se marient et achètent une maison à crédit. Nous sommes à la fin des années 70 et M.-A. semble tenir le bonheur entre ses mains. Le premier enfant puis le second. Et la routine qui s'installe. M.-A. se rend compte qu'il manque quelque chose à sa vie, mais quoi ?

    Elle trouve du piment dans une relation adultérine, s'éprend follement de cet homme qui elle le croit va tout quitter pour elle. Sauf que pour lui ce n'était qu'une aventure de quelques mois. La dépression devient sa compagne, les enfants grandissent et quittent le nid familial, ses parents vieillissent. Et M.-A. cherche toujours comment remplir ce vide en elle. Prisonnière de son quotidien. On suit M.-A. jusqu'à son dernier souffle, on l'accompagne même. Car la narration à la deuxième personne du singulier, ce tutoiement nous fait pénétrer dans l'intime de M.-A. ancré dans un contexte social. On la voit s'ennuyer, accumuler les désillusions alors que les années continuent de s'écouler.

    Il est impossible de ne pas penser à Annie Ernaux lors de cette lecture. Et même si le ton est quelquefois désabusé, ironique, ce livre si juste touche, titille (en faisant mal) car il nous renvoie à propres vies.
    Une lecture qui m'a laissée un goût mélancolique comme si malgré les changements d'époque nos destinées semblent malgré tout formatées...