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    14 février 2016

    L'artiste au désir sans fin

    Si les coups de foudre littéraires existent, alors je viens d’en être frappée par le roman de David Bosc, qui s’est fait connaître du grand public en 2013 avec « La Claire Fontaine », où il imaginait les dernières années suisses du peintre Courbet. L’auteur poursuit cette quête des instants ultimes en revenant sur le suicide d’une jeune artiste à Londres il y a plus de soixante-dix ans. Pour exhumer ce fait divers, David Bosc a fabriqué un roman comme un collage, y entremêlant fiction et vérité, insérant des coupures de journaux d’époque au milieu de la narration et du journal intime de l’artiste.

    En Angleterre, le suicide n’a été décriminalisé qu’en 1961 ; aussi, lorsque Sonia A., 23 ans, se jette du sixième étage d’un immeuble en septembre 1945, une enquête est ouverte par Scotland Yard, au terme de laquelle la police rend son verdict : « suicide en état de déséquilibre mental ». Après sa mort, le père de Sonia, un ancien ambassadeur espagnol républicain exilé, découvre dans son atelier un roman, dans les marges duquel sa fille a tenu un journal, intercalant ses mots à elle dans les interlignes, notes griffonnées dans l’urgence et l’impatience, comme si les impressions, les réflexions et les souvenirs devaient être consignés au moment de leur jaillissement de peur qu’ils ne s’évaporent.

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