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    15 février 2019

    Que l'on se lance dans un roman fleuve (Les démons, titre souvent traduit par Les possédés) ou qu'on aborde l’œuvre par un versant moins intimidant (L'éternel mari), Dostoïevski nous plonge dans la confusion. Pourquoi ce mari revient-il hanter l'amant de sa femme? Peut-on racheter ses fautes passées? Confusion et tourbillon : car les personnages ne cessent d'arpenter la ville, Pétersbourg ou une ville de province, comme ce Piotr des Démons qui manipule dans l'ombre un groupuscule révolutionnaire, et dont les motivations semblent troubles... Ils marchent, courent, et parlent beaucoup, et leurs multiples points de vue s'entrechoquent : où est la vérité? faut-il préserver l'ordre ancien? ou tout raser et construire un monde nouveau ? Cette société russe des années 1870 foisonne d'idées flamboyantes et baroques, de projets radicaux, que Dostoïevski connaissait de l'intérieur. On l'a compris, il y a chez lui une liberté de narration et une incroyable vérité dans les dialogues et les situations qui, bien qu'étranges parfois, sonnent juste : comme la vie, peut-être ?