A l'ombre des cerisiers

Dörte Hansen

Kero

  • Conseillé par
    28 juin 2016

    Allemagne, campagne, maison

    J’ai eu du mal, au début de ma lecture, à situer le roman dans le temps et l’espace. Les premiers chapitres alternent passé et présent.

    Puis les personnages me sont devenus familiers : Vera et son sacré caractère, Anne un peu perdue. Tous ont des fêlures.

    J’ai aimé l’attachement de Vera à sa maison : un vrai lien sensuel. Les deux respirent ensemble.

    Le roman nous fait revivre, par petites touches, l’exil des populations allemandes de l’est après la défaite de la Russie. Dans le froid, ils ont vécus une autre Bérézina. Ces flash-back m’ont touché et ému. Ils mettent en perspective les migrations actuelles de façon humaniste.

    L’arrivée du néo-rural de service, ancien journaliste, est drôle, qui caricature le stéréotype du citadin qui trouve tout magnifique la première année, et est beaucoup moins enchanté après.

    Un roman qui m’a rappelé par certains aspects "Le goût des pépins de pomme".

    Un premier roman maîtrisé et réussi.

    L’image que je retiendrai :

    Celle des bandeaux abandonnés sur les routes de la retraite de Russie.

    Une citation :

    « Les réfugiés, on en les choisissait pas, on ne les invitait pas non plus, ils arrivaient sans crier gare, les mains vides, des projets confus en tête, et ils mettaient tout sens dessus dessous. » (p.163)

    http://alexmotamots.fr/?p=2010


  • Conseillé par
    10 avril 2016

    A la fin de la seconde guerre mondiale, Véra et sa mère qui ont fui la Prusse orientale arrivent en Allemagne du nord dans le Vieux Pays là où l'on parle le platt. Elles sont hébergées par une fermière qui accueille volontiers les réfugiés "polakcs" dans sa vaste demeure à colombages et au toit de chaume.
    Les années ont passées et Véra devenue une vielle femme habite toujours la ferme, elle s'est attachée à la vielle bâtisse tricentenaire, froide et inconfortable, s'y accroche comme une mousse à défaut de pouvoir y plonger ses racines. Elle y vit seule jusqu'à ce que de nouveaux réfugiés se présentent à la porte de la ferme; il s'agit d'Anne, sa nièce accompagnée de Léon son jeune fils et de Willy le lapin nain.
    A travers l'histoire de ces deux femmes mal aimées et qui ont raté leur vie, se dessine une comédie douce-amère que Dörte Hansen à imaginée après avoir quitté le quartier branché de Hambourg Ottensen pour s'installer elle aussi dans "le monde des bottes en caoutchouc".
    Entre histoire familiale, satire sociale et régionalisme, ce premier roman qui mélange les genres peine à trouver un juste équilibre . Autant l'histoire de Véra est touchante, autant celle d'Anne sonne creux et il est difficile de ressentir de l'intérêt pour cette jeune femme. La narration assez brouillonne, à la limite confuse rend parfois lecture malaisée.
    Cependant, A l'ombre des cerisiers en fleur reste un roman agréablement léger et divertissant mais qui peut se montrer émouvant.