Agrégation - Capes (interne/externe) Lettres modernes, lettres classiques, grammaire.

Agrégation lettres modernes et concours spécial (interne/externe)

les métamorphoses

Arléa

Né à Madaure, l'actuel Mdaourouch, en Algérie, dans la seconde moitié du iie siècle de notre ère, Apulée, écrivain fécond, brillant conférencier itinérant, s'affirme lui-même comme « philosophe platonicien », et ses contemporains le reconnaissent comme tel. Il passe son enfance à Carthage, où il reçoit une première éducation et termine ses études à Athènes. Il voyage ensuite en Asie Mineure et séjourne à Rome, où il noue des amitiés dont il se prévaudra par la suite. Ces années d'études et de voyages voient aussi l'entrée d'Apulée dans la carrière de conférencier qui fera de lui une des gloires de l'Afrique romanisée. Son roman, les Métamorphoses, qui lui vaudra la renommée littéraire, est une ouvre d'autant plus précieuse qu'elle constitue le second - et dernier - témoignage de la prose antique de fiction, après le Satiricon de Pétrone. Les Métamorphoses nous sont parvenues dans leur intégralité. En onze livres, le roman raconte les mésaventures du héros narrateur, Lucius, qui, désireux de connaître les mystères de l'au-delà, décide de séduire Photis, une servante de son hôte experte dans l'art magique. À la suite d'une erreur de la magicienne, il se retrouve transformé en âne au lieu de l'oiseau qu'il rêvait d'être. Pour recouvrer forme humaine, il lui faudra manger des roses. Il passe alors de main en main, et ses souffrances culminent quand son dernier maître décide de l'accoupler à une femme condamnée aux bêtes dans le cirque de Corinthe. Refusant de se déshonorer par cet acte sexuel public, Lucius-âne trouve la force de fuir jusqu'à la plage de Cenchrées, où il adresse une prière à la lune. C'est Isis qui lui répond, et le sauve : il trouve enfin des roses lors de la fête de la navigation consacrée à la déesse. À la fin du roman, Lucius recouvre forme humaine et, converti aux mystères d'Isis et d'Osiris, se fait prêtre de ce culte oriental. Par sa structure, ce roman est l'ancêtre des romans « picaresques », ouvres où le héros est un aventurier solitaire que ses tribulations mettent en contact avec divers milieux - marginaux (brigands, prêtres syriaques), ou populaires (artisans, esclaves, paysans, meuniers) -, et qui raconte lui-même ses aventures. Ancienne élève de l'École normale supérieure de Fontenay-Lyon-Saint-Cloud, agrégée de lettres classiques, Géraldine Puccini est maître de conférences de langue et littérature latines à l'université de Bordeaux 3


«Un vieux bohémien amena Précieuse et se plaçant devant André lui dit : "Cette fillette, qui est la fine fleur de toute la beauté des gitanes d'Espagne, nous te la livrons pour épouse ou pour amie. Mais sache qu'une fois choisie, tu ne dois chercher d'autre aventure auprès des autres femmes, mariées ou pucelles. Parmi nous, bien qu'il y ait beaucoup d'incestes, on ne compte aucun adultère ; et s'il y a quelque friponnerie chez notre propre femme ou chez l'amie, nous n'allons pas en faire plainte à la justice ; nous sommes nous-mêmes juges et bourreaux de nos épouses ou amies. Nous les tuons et enterrons dans les montagnes et les déserts, aussi aisément que si c'étaient des animaux nuisibles. Il n'est parent qui les venge, ni père qui nous en demande raison.»


Premières proses publiées / Un bréviaire pour les dames
Conversation avec l'homme en prière
Conversation avec l'homme ivre
Les aéroplanes à Brescia / Un roman de la jeunesse
Une revue défunte / Description d'un combat
Grand bruit / Journal de voyage de Weimar à Jungborn
Le premier long voyage en train / Contemplation (Recueil)
Journal de l'année 1912 : Le Verdict - Le Soutier
La Métamorphose / Le Disparu (Amerika) / Le Procès
Dans la colonie pénitentiaire / A cheval sur le seau
à charbon / Un médecin de campagne (Petits récits)
Journal de l'année 1917 - Le Château
Un artiste du jeûne (quatre histoires).

Ce livre permet de suivre, à travers un choix de textes, les étapes principales de la création, renouvelée jusqu au bout, de Franz Kafka, et ainsi mieux se repérer dans son oeuvre.


(Texte provisoire)
Un chasseur indien reçoit la visite inopinée d'un voyageur et l'invite à boire de la cachaça. Sous l'influence de l'alcool, il relate ses faits de chasse et sa passion presque viscérale pour les onces. Au fil d'un monologue de plus en plus sauvage et haletant, l'homme se transforme sous les yeux étonnés du lecteur en une bête primitive - un jaguar. Unissant onomatopées et interjections, cris humains et hurlements humains, dialecte tupi et archaismes, la nouvelle de João Guimarães Rosa dévoile, dans µla nouvelle Mon oncle le jaguar, avec prouesse les instants surnaturels d'un homme qui se fait animal, d'un texte qui se fait voix, d'une incroyable métamorphose.
Qu'il s'agisse des errements d'un diplomate exilé dans une ville des Andes, des dernières heures pleines d'humour d'un grand-père excentrique ou d'un face-à-face mortel entre l'homme et le serpent, João Guimarães Rosa se fait alchimiste du verbe et pulvérise les codes de la narration traditionnelle en nous faisant voyager dans un Brésil fantasmagorique où se mêlent chercheurs de diamants, immenses troupeaux de boufs et apparitions fantastiques.
Ecrivain immense du xxe siècle, auteur du fabuleux Diadorim (Grande Sertão : veredas) qui a bouleversé l'histoire de la littérature moderne, João Guimarães Rosa explore les langues et les mythes pour façonner dans ce recueil neuf nouvelles hybrides qui éblouissent par la richesse du langage et la subtilité de l'intrigue. Son travail de transmutation de la langue, de création d'un style et d'un langage inédits au xxe siècle, apparentant João Guimarães Rosa à un autre orfèvre du mot : James Joyce, est porté à son paroxysme dans ces histoires - les dernières de ce grand maître - encore inédites en France (à part Mon oncle le jaguar qui avait fait l'objet d'une publication individuelle, dans une autre traduction). La syntaxe si originale de Guimarães Rosa est préservée dans une traduction fidèle au rythme brésilien et qui donne à découvrir l'un des auteurs les plus jubilatoires de la littérature lusophone.
Alors, ne soyez pas timide, réveillez le félin qui est en vous...
Traduction et postface de Mathieu Dosse