Vous prendrez bien une petite revue!

La solution à la crise que traverse la presse écrite? proposer des revues de grande qualité!

« Il y a du beau monde à l’affiche de cette nouvelle revue annuelle “de littérature et de réflexion” lancée par les éditions Zulma sous la houlette de l’écrivain Hubert Haddad : Adonis, Jean-Marie Blas de Roblès, Colette Fellous, J.M.G. Le Clézio, Alain Mabanckou, Sylvain Prudhomme, Jean Rouaud, Boualem Sansal, Leïla Sebbar…
Des écrivains tournés vers la découverte, de l’autre ou du monde. Baptisée Apulée, du nom d’un auteur berbère du IIe siècle, cette épaisse et élégante revue se veut “un lieu de transmission à ciel ouvert, un carrefour des mondes à l’écart des enjeux de pouvoir”, avec pour premier espace d’exploration l’Afrique et la Méditerranée. » [Alexandra Schwartzbrod, Libération, à propos du premier numéro d’Apulée.]
Dans l’ardente continuité de son numéro inaugural, fidèle à l’appel constant des autres rives et des antipodes, la revue Apulée continue d’investir tous les territoires de la littérature, de la pensée vive, de la poésie et de l’image. Et c’est autour du thème De l’imaginaire et des pouvoirs – avec une mise à l’honneur de Driss Chraïbi et de Mohammed Dib – que s’articule cette nouvelle livraison : tant à travers les fécondes controverses qu’il suscite, que dans les heureuses fictions qu’il inspire, au gré de réflexions ouvertes, d’alertes parades ou d’harmonies secrètes…
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Jouir ?

Collectif, Agnès Giard, Emmanuel Grimaud, Anne-Christine Taylor

Terrain

L'orgasme explose aujourd'hui en courbes, rythmes, spasmes, paliers, intensité d'afflux sanguin et seuils hormonaux. Examiné sous tous les angles, il se voit évalué et prescrit comme un facteur structurant du psychisme. Jouir aurait-il pour autant perdu tout mystère? Quelles émotions et quelles relations fonde-t-il ou déstabilise-t-il? Sommes nous les seuls à nous poser autant de questions à son sujet?

Ce numéro de Terrain enquête sur le plaisir des sens pour le décliner à l'interrogative, en observant les manières variées de le penser, le simuler, le susciter ou de s'en détourner dans différentes sociétés.


Lundimatin est un journal en ligne qui paraît chaque lundi matin depuis décembre 2014. Avec plus de 800 articles publiés et 6 millions de visites, le site a su trouver sa place dans l'espace intellectuel et subversif français. Considéré par les services de renseignement comme l'émanation culturelle et hebdomadaires des positions du Comité Invisible, la ligne éditoriale n'en est pas moins diverse, tant dans les positions exprimées que dans les thèmes abordés. Dissertations philosophiques à propos de Pokemon Go, interviews fleuves sur l'autonomie italienne, exégèses talmudiques, appels à braver l'état d'urgence, critiques de film, chaque numéro constitue un agencement propre.
C'est désormais aussi une revue papier. Il s’agit dans ses pages de remonter à contre-courant le flux de l’actualité et de se dégager de la cadence des parutions hebdomadaires afin d’en extraire les articles les plus significatifs. Prendre à revers la logique d’empilement, d’écrasement et d’obsolescence quasi-immédiate de l’internet. Composer des archives pour éclaircir le présent.
Pour cette première publication un thème et une période ont été délibérément choisis. Se replonger dans la séquence mars / août 2016, c’est-à-dire au coeur du mouvement contre la loi Travail, nous permet aujourd’hui de mieux comprendre bon nombre des soubresauts qui font l’actualité : implosion du Parti Socialiste, mouvements contre les violences policières, émeutes contre le meeting du Front National à Nantes, discrédit achevé de la classe politique, défiance inédite vis-à-vis du processus électoral, etc. Ajoutons que, même s’il ne s’agit pas du résultat direct d’un mouvement de contestation mais plutôt de la décomposition interne de la politique, la campagne pour l’élection présidentielle n’a effectivement pas eu lieu, comme d’aucuns le prédisaient un an plus tôt. Et il reste encore à voir si la génération politique qui est née dans la rue, au printemps 2016, va savoir se rendre, comme elle l’affirme,
« ingouvernable ».

Les articles sélectionnés ont été regroupés en six thèmes, qui traitent chacun de l’un des points marquant du conflit (la mobilisation lycéenne ; le mouvement social ; la Nuit Debout ; le blocage et les occupations ; la question du maintien de l’ordre ; continuer après l’émeute). Chaque partie est introduite par un assemblage de photos, de captures vidéos, d’extraits de récits, de communiqués ou d’appels. Dans cet éclatement, on redécouvre ou se remémore ce que furent les blocus du mois de mars, les débordements
des manifestations syndicales, l’occupation de la place de la République à Paris en avril, l’occupation de la Maison du peuple à Rennes, la répression du mois de mai, l’émeute du 14 juin, entre autres.


Tenir Tete, Federer, Amorcer

Collectif

Aden Belgique

Ballast est un collectif, créé en novembre 2014, d’une cinquantaine de bénévoles (de France, de Belgique et du Québec), indépendant de tout groupe de presse et parti politique, en partenariat avec les éditions Aden. Sa revue, sans publicité, est disponible en librairie. Son site est quant à lui régulièrement alimenté en articles et entretiens inédits.

Notre premier élan fut celui du croisement : casser les vases clos, ouvrir les petites cases. Mêler la « pensée » et le ras de terre, l’analyse et le plan serré sur l’ordinaire. Se grouper autour du noyau dur des mouvements d’émancipation, dos à ce qui les disloque (les espaces critiques ont l’art des querelles intestines ; guéguerres de clans, vanités de chapelles et puretés de papier). Tramer de concert politique et poésie, économie et musique, philosophie et reportage. Faire front, contre les puissants, les bien pourvus, les dominants ; chercher les mots et les pratiques à même d’articuler, tant bien que mal, les identités contestatrices fragmentées. Nous sommes, partageux de tout poil, les premiers à ne pas être toujours d’accord avec nous-mêmes, mais aimons mieux nous asseoir à la même table, avec nos étiquettes, nos sigles ou nos partis désaccordés, pour mieux la renverser ensuite — personne n’eut raison seul et beaucoup échouèrent ensemble.

Ballast essaiera donc de proposer, de mettre à disposition. D’être une boîte à outils, sans jargon ni folklore d’initiés. De s’adresser à tous ceux, têtes dures ou simples curieux, activistes aguerris ou passants ordinaires, qui n’entendent pas se conformer au cours des choses.


À l’heure de sa seconde livraison, la revue Sensibilités a souhaité réinvestir ce lieu connu, trop connu, qu’on appelle d’ordinaire « la maison ». Sans doute parce qu’il est de son ambition de savoir nous rendre à nouveau étranger jusqu’au plus familier. Quoi de plus naturalisé en effet que cet espace perceptif quotidien, pétri d’affects, de traditions et d’arbitraires, qu’est justement le « chez soi » ?
Bien sûr, les recherches qui l’ont questionné sous l’angle de la propriété, de ses règles d'héritage comme de ses transgressions ne manquent pas. Nombreuses également celles qui portent sur la variété des formes et des matières, sur la signification sociale du mobilier ou sur la disposition des pièces. Très riches encore, les travaux portant sur l'intimité familiale, sur la privatisation plus ou moins marquée des espaces et les rapports genrés relatifs à l'entretien du foyer. Multiples enfin, ceux qui questionnent les politiques publiques du bâtiment et du logement. Mais voilà : manque encore à ce jour une véritable science sociale de l’espace domestique.
 Non pas tant qu’il faille espérer dans une théorie unifiante à même de subsumer ces quêtes apparemment disparates et séparées. Mais l’enjeu tient justement dans notre capacité à décrire et à penser ensemble et la transformation et la persistance des constructions symboliques et des luttes de perception qui modèlent le monde tout à la fois matériel et immatériel de la maison. Dire comme ici de la maison qu’elle est, jusqu’en ses moindres recoins, de l’histoire faite chose, c’est s’efforcer de comprendre à la fois la voie par laquelle cet espace de vie s’est autonomisé en s’arrachant lentement aux emprises publiques, mais aussi la manière dont les modes de perception dominants en organisent la lecture et l’évidence même, enfin, la façon dont les logiques sociales travaillent les usages de l’espace domestique jusqu’aux plus ordinaires et aux plus intimes.