- EAN13
- 9782353713844
- Éditeur
- Champ social Editions
- Date de publication
- 24/06/2013
- Collection
- Questions de société
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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-
Papier - Champ social 19,00
Quadrillage des quartiers populaires, vidéosurveillance omniprésente, contrôle
accru des communications et des déplacements, chasse aux marginaux et aux
sans-papiers, inflation des gardes à vue et des incarcérations, alourdissement
des peines, généralisation des mesures de sûreté : nous sommes entrés dans un
processus révolutionnaire de radicalisation du contrôle social et de mutation
du droit pénal. Il débute avec la rédaction du rapport Peyrefitte, se poursuit
avec la politique de la ville des années 80 et la « guerre » contre les
violences urbaines des années 90, trouve son apogée avec la profusion des lois
liberticides de la décennie 2000 pour se stabiliser provisoirement avec le
retour de la gauche. Comment expliquer cette escalade ? L’option sécuritaire
n’est pas une réponse à une prétendue montée de la délinquance mais au
délitement du tissu social et économique. Le recours à l’option punitive est
un moyen pour l’État de reprendre la main en réaffirmant sa souveraineté face
à une crise qui le met en échec d’autant plus crûment que les politiques
économiques échappent à son contrôle en s’internationalisant. L’autoritarisme
est ainsi le pendant de la libéralisation de l’économie et de l’érosion de
l’État providence que connaissent nos sociétés occidentales depuis la fin de
la période keynésienne. Il est le versant obscur de la mondialisation du
capitalisme.
Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’Université de
Franche-Comté, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de
l’Université de Franche-Comté (LASA-UFC). Il est l’auteur de deux ouvrages :
Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime.
Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008).
accru des communications et des déplacements, chasse aux marginaux et aux
sans-papiers, inflation des gardes à vue et des incarcérations, alourdissement
des peines, généralisation des mesures de sûreté : nous sommes entrés dans un
processus révolutionnaire de radicalisation du contrôle social et de mutation
du droit pénal. Il débute avec la rédaction du rapport Peyrefitte, se poursuit
avec la politique de la ville des années 80 et la « guerre » contre les
violences urbaines des années 90, trouve son apogée avec la profusion des lois
liberticides de la décennie 2000 pour se stabiliser provisoirement avec le
retour de la gauche. Comment expliquer cette escalade ? L’option sécuritaire
n’est pas une réponse à une prétendue montée de la délinquance mais au
délitement du tissu social et économique. Le recours à l’option punitive est
un moyen pour l’État de reprendre la main en réaffirmant sa souveraineté face
à une crise qui le met en échec d’autant plus crûment que les politiques
économiques échappent à son contrôle en s’internationalisant. L’autoritarisme
est ainsi le pendant de la libéralisation de l’économie et de l’érosion de
l’État providence que connaissent nos sociétés occidentales depuis la fin de
la période keynésienne. Il est le versant obscur de la mondialisation du
capitalisme.
Nicolas Bourgoin est démographe, maître de conférences à l’Université de
Franche-Comté, membre du Laboratoire de Sociologie et d’Anthropologie de
l’Université de Franche-Comté (LASA-UFC). Il est l’auteur de deux ouvrages :
Le suicide en prison (Paris, L’Harmattan, 1994) et Les chiffres du crime.
Statistiques criminelles et contrôle social (Paris, L’Harmattan, 2008).
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