România, vertiges de saison, Nouvelles
EAN13
9782360135318
Éditeur
Riveneuve éditions
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
S'identifier

România, vertiges de saison

Nouvelles

Riveneuve éditions

Indisponible
Au travers de ces quatre récits, découvrez différentes facettes de la
Roumanie, entre communisme et modernité.

Quatre récits. Quatre saisons. Deux époques qui se mêlent parfois : les années
du communisme et celles de la Roumanie moderne en pleine transformation. Ce
pays profondément européen est marqué par une mythologie populaire toujours
vivante. Partout dans les forêts enneigées, dans les petits villages sublimes
et colorés, dans Bucarest même, court ce frisson fantastique irrésistible.
1992\. Cătălin et Dorin, assoiffés de liberté, rejoignent par le train leur
famille à Reşiţa, traversant l’immense forêt enneigée gardienne des légendes
éternelles.
Le célèbre écrivain Manealescu, vieillissant, espère retrouver l’inspiration
dans le calme d’un village perdu sur les hauteurs de Sibiu. C’est alors qu’il
est confronté à un fromager un peu perdu dans le temps.
Un jeune professeur roumain de Bucarest héberge pour une nuit un ami français
qui doit prendre un avion à l’aube. Une nuit qui vire au cauchemar sous le
regard obsédant d’une femme absente.
Un jeune couple bordelais découvre la Transylvanie à la recherche, mais en
vain, d’images stéréotypées. Cependant hors des sentiers battus…

Dans ces nouvelles aux frontières du fantastique, Pierre Jacquemin livre le
portrait d’une Roumanie baignée de mythologie malgré les séquelles du
communisme, qui n’est pas sans provoquer le même vertige que certains films de
David Lynch.

EXTRAIT DE Dansons la Hora !

Le froid était très sec, l’air vif était coupant, pénétrant. Je tirai le
capuchon de mon manteau au plus bas de mon front, par-dessus le bonnet de
laine, et pressai le pas pour me réchauffer un peu. Je faisais bien attention
à ne pas glisser sur le sol gelé qu’animaient sournoisement de curieux reflets
qui disparaissaient sous mes pas. Je ne m’attendais pas à une telle
circulation à une heure aussi tardive alors qu’une foule assez compacte et
plutôt bruyante se déversait et traversait un peu au hasard entre les
voitures. Certes, je n’étais plus très loin de la gare du Nord et nous étions
le dernier jour de l’année. Un autobus venait de s’immobiliser tout près de
moi, après une lente glissade sur l’asphalte par endroits gelé, manœuvre
parfaitement maîtrisée dans l’indifférence des passagers qui descendaient
chargés de valises avec d’infinies précautions pour ne pas tomber. Bucarest
tremblait dans la lumière des phares des voitures qui allaient au pas, les
façades des immeubles bleuissaient avec une nuance étrange tirant un peu sur
le violet. La neige luisante, très épaisse, recouvrait tout et une écume
légère se soulevait par endroits, poudroyait puis s’effaçait, lumineuse.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Pierre Jacquemin a étudié le serbe et le grec moderne à l’université de
Bordeaux III. Il parcourt l’Ex-Yougoslavie, la Grèce puis l’Egypte sur les
traces du grand poète alexandrin de langue grecque Constantin Cavafy. Il a
publié aux éditions Riveneuve deux essais sur Cavafy : De l’Obscurité à la
Lumière ou l’Art de l’Evocation (2009), et Eros, Thanatos, Hypnos, poèmes
érotiques (2011). De ces voyages naîtront également un recueil de nouvelles :
Errances sur les Quais de Bordeaux et autres récits fantastiques (2015),
Voyages à l’Ombre de la Lumière, poèmes initiatiques (2012). Il étudie
actuellement le roumain à l’université et se rend très souvent en Roumanie. Il
vit à Bordeaux.
S'identifier pour envoyer des commentaires.