Misère de l’espace moderne, La production de Le Corbusier et ses conséquences
EAN13
9782748903058
Éditeur
Agone
Date de publication
Collection
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Langue
français
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Misère de l’espace moderne

La production de Le Corbusier et ses conséquences

Agone

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Il est enfin admis ouvertement que Le Corbusier était un fasciste bon teint.
On tolère ses mensonges et sa mégalomanie. On sourit en le voyant mépriser ses
(riches) clients. Un observateur impartial découvrira vite qu’il n’a rien
inventé, gommant les auteurs dont il s’est attribué les idées. La seule réelle
compétence de Le Corbusier fut la promotion de son image publique au détriment
de la qualité de son œuvre construite – catastrophique. Mais de tout cela on
ne tire aucune conséquence, la plupart des critiques refusant de voir le monde
cauchemardesque qu’il voulait édifier. Ce qui n’aurait aucune importance si Le
Corbusier n’était devenu le modèle pour les architectes de l’après-guerre qui
ont couvert la France de barres et tours en béton. Et si, aujourd’hui, ses
théories ne faisaient les affaires des bureaucrates de Chine et de Russie.

Deux types de villes semblent aujourd’hui se distinguer. La plupart des cités
comme Amsterdam, Prague ou Paris sont désormais partiellement préservées et
destinées à une population privilégiée, tirant une partie de leurs ressources
du tourisme international ; la tendance est à la réduction de la surface des
chaussées, à la création de rues piétonnes dédiées au commerce de deuxième
nécessité et à la “protection” des quartiers anciens. En contrepartie leurs
périphéries sont devenues des non-villes. Ailleurs, en Amérique du Nord ou du
Sud et singulièrement en Asie, la priorité est donnée à la voiture, l’habitat
vertical proliférant de vingt étages est l’unité minimale de base, tandis
qu’on se ravitaille dans des centres commerciaux gigantesques situés en
périphérie urbaine. Les bidonvilles, bien loin d’être éradiqués,
s’accroissent.

La responsabilité des professionnels de l’aménagement, évidente, n’est pas
récente. Les architectes n’ont jamais ressenti la nécessité d’encadrer
l’exercice de leur profession par des principes éthiques. Pour promouvoir leur
ego, les architectes organisent entre eux des concours de beauté, se remettent
réciproquement des prix et des médailles d’or, révélant ainsi leur absence de
sens moral.

Fondé sur l’analyse de la production (bâtie ou théorique) de Le Corbusier, ce
livre montre l’imposture du créateur, le caractère totalitaire de ses projets
et la misère spatiale qu’il a engendrée, de son vivant jusqu’à aujourd’hui.

*[XXe]: 20e siècle
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