- EAN13
- 9782753564008
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 02/2019
- Collection
- Géographie sociale
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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« Peuplement »... Au premier abord, la notion semble évoquer des temps
révolus, où des États en formation ou en expansion s’employaient à peupler des
territoires considérés comme « vides » ou dont la population était jugée
inadaptée, justifiant ainsi leur colonisation. La notion a pourtant refait
surface ces vingt dernières années en France, pour qualifier l’action des
pouvoirs publics visant à intervenir sur la répartition spatiale de
populations, en fonction de certaines de leurs caractéristiques sociales,
ethniques, religieuses, ou autres, réelles ou présumées. Le propos de ce livre
est d’abord d’interroger la manière dont cette question du peuplement a été
historiquement construite comme enjeu de l’action publique – et tout
particulièrement de l’action publique urbaine –, dans des contextes sociaux
singuliers, qu’ils soient ouvertement conflictuels ou apparemment pacifiés,
qu’ils renvoient à des régimes démocratiques ou autoritaires. La diversité des
terrains explorés témoigne de ce parti pris : diversité dans l’espace d’abord
– des confins kurdes de l’État turc aux quartiers de Londres et Paris, d’Ho
Chi Minh Ville aux agglomérations lyonnaise ou dunkerquoise, de l’Algérie
coloniale jusqu’en Israël – ; diversité dans le temps ensuite, du XIXe siècle
des entreprises coloniales françaises jusqu’aux politiques de rénovation
urbaine du début du XXIe siècle. Quatre thématiques structurent le propos :
celle du gouvernement des populations par leur répartition dans l’espace,
celle des entreprises de catégorisation des groupes sociaux inhérentes aux
objectifs de peuplement, celle des instruments inventés pour concrétiser ces
objectifs et, enfin, celle des modalités de politisation et de dépolitisation
de ces enjeux, à la fois omniprésents et souvent éludés ou euphémisés. Ces
perspectives constituent autant de propositions, non exclusives les unes des
autres, pour une analyse du peuplement comme politique(s).
révolus, où des États en formation ou en expansion s’employaient à peupler des
territoires considérés comme « vides » ou dont la population était jugée
inadaptée, justifiant ainsi leur colonisation. La notion a pourtant refait
surface ces vingt dernières années en France, pour qualifier l’action des
pouvoirs publics visant à intervenir sur la répartition spatiale de
populations, en fonction de certaines de leurs caractéristiques sociales,
ethniques, religieuses, ou autres, réelles ou présumées. Le propos de ce livre
est d’abord d’interroger la manière dont cette question du peuplement a été
historiquement construite comme enjeu de l’action publique – et tout
particulièrement de l’action publique urbaine –, dans des contextes sociaux
singuliers, qu’ils soient ouvertement conflictuels ou apparemment pacifiés,
qu’ils renvoient à des régimes démocratiques ou autoritaires. La diversité des
terrains explorés témoigne de ce parti pris : diversité dans l’espace d’abord
– des confins kurdes de l’État turc aux quartiers de Londres et Paris, d’Ho
Chi Minh Ville aux agglomérations lyonnaise ou dunkerquoise, de l’Algérie
coloniale jusqu’en Israël – ; diversité dans le temps ensuite, du XIXe siècle
des entreprises coloniales françaises jusqu’aux politiques de rénovation
urbaine du début du XXIe siècle. Quatre thématiques structurent le propos :
celle du gouvernement des populations par leur répartition dans l’espace,
celle des entreprises de catégorisation des groupes sociaux inhérentes aux
objectifs de peuplement, celle des instruments inventés pour concrétiser ces
objectifs et, enfin, celle des modalités de politisation et de dépolitisation
de ces enjeux, à la fois omniprésents et souvent éludés ou euphémisés. Ces
perspectives constituent autant de propositions, non exclusives les unes des
autres, pour une analyse du peuplement comme politique(s).
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