La rumeur au Moyen Âge, Du mépris à la manipulation, Ve-XVe siècle
EAN13
9782753567849
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La rumeur au Moyen Âge

Du mépris à la manipulation, Ve-XVe siècle

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Indisponible
Fausses nouvelles de la mort du roi, révélations de complots contre la
chrétienté, dénonciations des mœurs légères des reines et princesses,
accusations de crimes sexuels contre des ecclésiastiques, multiplications de
miracles autour de tombes, portraits flatteurs ou infamants de grands et de
petits que rien ne vérifie en dehors d’affirmations transmises à l’oral comme
à l’écrit, entre voisins, amis, courtisans, guerriers et hommes d’Église : la
rumeur est omniprésente au Moyen Âge. Elle n’épargne aucun pan de la société,
aucun groupe humain et elle est de tous les temps entre le Ve et le XVe
siècle. Elle s’inscrit dans les sources textuelles de toute sorte, qui lui
répondent, la confortent, la relaient ou simplement la disent avec des mots
bien spécifiques. Pourtant, les médiévistes ont souvent considéré qu’ils ne
pouvaient saisir dans la documentation plus que le souvenir de la rumeur.
Sujet à la mode, la rumeur médiévale a principalement été étudiée, jusqu’ici,
dans le cadre des rapports entretenus entre le peuple et les autorités à la
fin du Moyen Âge. Envisagée sur le fond des grandes crises (guerres,
révoltes), associée au défaut d’information et à la sédition, jugée
caractéristique et révélatrice de l’opinion des gens de peu en rupture
momentanée avec les gouvernants, la rumeur a rarement été abordée comme un
phénomène de communication entre égaux (chez les élites comme chez les
humbles), dans des usages socialement constructifs et révélateurs de craintes,
mais aussi de revendications, d’espoirs, d’imaginaires et de croyances. C’est
pour tenter de renouveler et de compléter cette approche historique, que les
auteurs du présent ouvrage ont croisé les résultats de recherches menées sur
le statut, la construction, les usages et la portée d’une rumeur qui n’est, au
Moyen Âge, caractéristique d’aucun groupe social, économique, politique ou
d’opinion spécifique. Le mépris affiché par les élites à son égard,
lorsqu’elle émane des petits et de leurs ennemis, ne suffit pas à faire
oublier que la rumeur est avant tout un moyen de fédérer.
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