L’État et l’entreprise, Une histoire de la normalisation comptable et fiscale à la française
EAN13
9782753568037
Éditeur
Presses universitaires de Rennes
Date de publication
Collection
Histoire
Langue
français
Fiches UNIMARC
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L’État et l’entreprise

Une histoire de la normalisation comptable et fiscale à la française

Presses universitaires de Rennes

Histoire

Indisponible
Quand, comment et pourquoi les entreprises privées ont-elles accepté de se
plier à des normes pour tenir leurs comptes ? La question mérite d’autant plus
d’être posée que ces normes sont définies hors des cercles patronaux, par un
État dont ils ne cessent de dénoncer l’emprise, par le fisc dont ils se
défient et par une profession comptable qu’ils méprisent longtemps. Quels
arguments ont donc convaincu les dirigeants politiques français et les
organisations patronales de la nécessité de sacrifier une partie de
l’autonomie de l’entreprise privée ? Dans quelle mesure cette normalisation
a-t-elle facilité la gestion des affaires et favorisé la connaissance des
activités économiques ? L’auteure explique cette conversion en précisant ses
étapes entre la Première Guerre mondiale et le début de la Ve République.
Détaillant le processus d’introduction progressive des représentations
chiffrées chez un certain nombre d’acteurs (une nébuleuse calculatrice qui
devient réseau) déterminés à comprendre et à encadrer la réalité économique,
elle décrit le passage de la « France des mots » à la « France des chiffres ».
Le processus examiné traverse les clivages et bouscule la chronologie
économique et politique de la France contemporaine. Il s’appuie sur une
succession de compromis politiques entre trois entités souvent antagonistes :
l’État et ses représentants engagés dans la mise en place d’une fiscalité
moderne, les organisations patronales cherchant à limiter les prélèvements
fiscaux, la profession comptable désireuse de s’affirmer. Sa lenteur, ses
implications et ses limites constituent de véritables marqueurs de la
modernisation économique. Définis par Vichy, le premier plan comptable général
et l’ordre des experts comptables et des comptables agréés survivent à la
Libération. La « normalisation à la française » est enclenchée mais il faut
d’abord attendre la fin de la IVe République pour que les autorités politiques
décident de l’imposer, puis le début de la Ve République pour que l’obligation
soit effective. Le décret de 1965 prescrit de se conformer au plan comptable
général pour déclarer ses bénéfices. Malgré les résistances patronales qui
retardent la généralisation des plans professionnels jusqu’au milieu des
années 1970, le processus est devenu irréversible.
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