Une enquête aux pays du Levant
EAN13
9782845782082
Éditeur
Manucius
Date de publication
Collection
Orients
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Une enquête aux pays du Levant

Manucius

Orients

Indisponible
Le récit du voyage de Maurice Barrès, effectué en mai-juin 1914, ne sera mis
en vente que le 28 novembre 1923, quelques jours avant sa mort, le 4 décembre.
Paradoxalement, L'Enquête aux Pays du Levant ne sera jamais rééditée. Non
seulement, fut ainsi mis de côté un fragment essentiel de l'œuvre de Barrès,
mais surtout hélas fut ainsi négligé un texte majeur de la littérature
orientaliste française. Il convient donc aujourd'hui de chercher à connaître
un livre qui permet de découvrir l'Orient de Barrès, non pas celui que devait
lui révéler sa feuille de route officielle, l'inspection des "congrégations"
catholiques françaises, nombreuses à cette époque, mais l'Orient spirituel,
mystique, que depuis son enfance, comme il l'avoue lui-même, il cherchait à
atteindre ("j'ai toujours eu le désir des choses persanes" confiait-il à son
journal en 1907, ajoutant ces propos qui résonnent étrangement en notre temps.
"Pendant des années, je n'ai pu lire le nom de Kerbela ou celui des Alides
sans être ému d'amour. [...] Il me faudrait leur théologie et surtout leur
mystique"). Cet Orient-là ne se laisse pas facilement approcher. Il ne se
livre qu'au terme d'une aventure que Barrès eut le mérite d'entreprendre et
qui constitue l'armature de son récit. En effet, en se rendant dans les
châteaux forts des Ismaéliens et à Konya auprès du dernier maître de l'Ordre
des Derviches de Jallal-Ud-Din Rûmî, Barrès accomplit ce qu'aucun pèlerin
d'Orient n'avait fait avant lui, ce qu'aucun ne fera après lui bien sûr. Il
réussit ainsi à saisir, puis à transcrire les éléments de doctrines
spirituelles d'origine multiple (paganisme antique, islam turco-iranien) qui
lui furent révélés (par le voyage d'une part, par la lecture de travaux
érudits d'autre part) et dont la connaissance constitue toujours la clé
d'accès à la pensée islamique d'Orient. En la matière, l'on peut distinguer en
Barrès la figure d'un pionnier. Dédaignant tous les clichés de l'orientalisme
romantique, et rompant avec la tradition romanesque qu'il venait pourtant
d'illustrer (Un Jardin sur l'Oronte, 1922), il montre que la connaissance de
l'Orient spirituel s'impose comme une donnée de la connaissance de soi.
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