- EAN13
- 9791026704812
- Éditeur
- Champ Vallon
- Date de publication
- 08/10/2016
- Collection
- Milieux
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Le balancier du monde
La matière, la machine et la mort : essai sur le temps des techniques
Jean-Claude BEAUNE
Champ Vallon
Milieux
Parmi les machines que l’homme a créées pour son bonheur et pour sa ruine, il
en est une qui possède une puissance propre : c’est l’horloge dont le vieux
balancier n’en finit pas de battre comme un cœur à son rythme, dans le
souvenir d’une enfance perdue. Ce balancier scande l’éternité des mondes et
des atomes, depuis l’éternel des Anciens jusqu’à la vertu des matières et des
signes dégagée par la technologie moderne et contemporaine. Il amène alors la
raison à imposer à ses normes des mesures, des cadences et des obligations que
l’industrie exploite et met en œuvre. Il conduit ainsi l’homme pris à son rêve
d’immortalité mais victime de l’utopie de la science, de l’art, du travail ou
du profit, étranger parfois aux objets qu’il a lui-même fabriqués, à se doter
de jeunesses artificielles, répétitives et qui ne lui laissent en fin de
compte que le destin de sa mort inéluctable. Le balancier du temps et du monde
est le point central où se rejoignent ces trois lignes de forces issues de la
matière, la machine et la mort, qui constituent le cadre de notre condition
arbitraire et nécessaire à la fois. On y discerne enfin l’ombre portée, la
face cachée, le dernier sourire de l’automate.
en est une qui possède une puissance propre : c’est l’horloge dont le vieux
balancier n’en finit pas de battre comme un cœur à son rythme, dans le
souvenir d’une enfance perdue. Ce balancier scande l’éternité des mondes et
des atomes, depuis l’éternel des Anciens jusqu’à la vertu des matières et des
signes dégagée par la technologie moderne et contemporaine. Il amène alors la
raison à imposer à ses normes des mesures, des cadences et des obligations que
l’industrie exploite et met en œuvre. Il conduit ainsi l’homme pris à son rêve
d’immortalité mais victime de l’utopie de la science, de l’art, du travail ou
du profit, étranger parfois aux objets qu’il a lui-même fabriqués, à se doter
de jeunesses artificielles, répétitives et qui ne lui laissent en fin de
compte que le destin de sa mort inéluctable. Le balancier du temps et du monde
est le point central où se rejoignent ces trois lignes de forces issues de la
matière, la machine et la mort, qui constituent le cadre de notre condition
arbitraire et nécessaire à la fois. On y discerne enfin l’ombre portée, la
face cachée, le dernier sourire de l’automate.
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