La parole muette, essai sur les contradictions de la littérature
EAN13
9782012353879
ISBN
978-2-01-235387-9
Éditeur
Hachette Littératures
Date de publication
Collection
ESSAIS
Nombre de pages
192
Dimensions
22,5 x 14 x 1,2 cm
Poids
281 g
Fiches UNIMARC
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La parole muette

essai sur les contradictions de la littérature

De

Hachette Littératures

Indisponible
Cinquante ans après Qu'est-ce que la littérature ? de Sartre, Jacques Rancière tente à son tour, moins de répondre à une question impossible, que de montrer en quoi la littérature, dans l'acceptation qu'elle prend au XIXe siècle, est fondée sur des contradictions qui la rendent indéfinissable. L'auteur suit ainsi le glissement presque imperceptible qui nous fait passer des "Belles Lettres" à la "littérature. Cette dernière, née grosso modo avec le romantisme, a rendu caduques les cadres de la représentation : au primat de la fiction s'oppose dorénavant le primat du langage ; à la distribution en genres, l'égalité de tous les sujets représentés ; à l'idéal de la parole en acte, le modèle de l'écriture. Parole muette, la littérature est tendue entre deux extrêmes : à l'indifférence du sujet représenté, elle tente de lier le caractère absolu du style. Cette contradiction, qui fait d'elle une chose à la fois banale et exceptionnelle, grave et frivole, est à l'origine d'une véritable guerre des écritures. Jacques Rancière montre alors avec brio que, loin d'être les "soliloques muets" que Sartre dénonçait en elles au nom de l'engagement, les tentatives de Flaubert, de Mallarmé, mais aussi de Proust, furent des expériences exemplaires, à la fois de destitution de l'univers de la représentation et de confrontation avec les tours et détours de la lettre démocratique. Ces trois "militants de la littérature" ont ainsi mené à son extrême conséquence l'utopie de la véritable écriture, qui accompagne depuis Platon la critique de la littérarité démocratique : la pureté littéraire participe chez eux de l'effort pour donner son sceau à une communauté politique à venir. Jacques Rancière mène une grande enquête sur le XIXe siècle, à travers les archives ouvrières, l'utopie saint-simonienne, la théorie de l'émancipation intellectuelle, mais aussi la poésie de Mallarmé ou l'écriture michelétiste de l'Histoire. Il a publié de nombreux ouvrages, parmi lesquels : La Nuit des prolétaires (Fayard, 1981 ; Hachette Littératures, coll. "Pluriel", 1997) ; Le maître ignorant (Fayard, 1987) ; Les Noms de l'Histoire (Seuil, 1992) ; La Mésentente (Galilée, 1995) ; Mallarmé, la politique de la sirène (Hachette Littératures, coll. "Coup double", 1996) et La Chair des mots (Galilée, 1998). Il enseigne la philosophie à l'université de Paris-VIII.
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