L'analyse du récit
EAN13
9782200244538
ISBN
978-2-200-24453-8
Éditeur
Armand Colin
Date de publication
Collection
128
Nombre de pages
124
Dimensions
1,8 x 1,3 x 0,1 cm
Poids
136 g
Langue
français
Code dewey
809.392
Fiches UNIMARC
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L'analyse du récit

De

Armand Colin

128

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1?>Les principes essentiels de l'analyse interne des récits?>Deux principes fondamentaux président à l'analyse narratologique : l'accent porté sur le texte, considéré comme un matériau verbal autonome, mettant en quelque sorte entre parenthèses ses relations avec le monde extérieur et avec les activités de production et de réception, et la distinction, purement méthodologique, entre des niveaux d'analyse internes au texte. Ces deux principes déterminent les concepts de base qui structurent toute l'approche dite interne.1. Distinguer texte et « hors texte »?>La distinction entre texte et hors texte constitue sans doute le principe de base de l'analyse interne des récits. Ce principe repose en fait sur trois types de décisions :- considérer essentiellement le réciten tant qu'il est constitué par un matériau linguistique ;- s'intéresser fondamentalement à son organisation (et non à ses relations avec son « extérieur ») ;- privilégier la question du « comment (cela marche) ? » à d'autres questions possibles (pourquoi c'est organisé ainsi ? à quelles fins ? quels sont les effets produits ?...).Il est certain que ce principe correspond à des choix théoriques et méthodologiques et exclut d'autres analyses intéressantes. Mais aucune théorie ou aucune méthode ne peut prétendre tout comprendre. L'important est donc d'un côté de clarifier ce que l'on tente de saisir et comment, et de l'autre de préciser ce que l'on renonce – au moins dans un premier temps – à appréhender.Il est tout aussi certain que ce principe est difficilement tenablede façon absolue dans la mesure où tout texte est écrit et compris en référence à notre monde, dans la mesure aussi où il entretient de multiples relations avec d'autres récits de notre culture.C'est pour cela qu'il faut comprendre ce principe de distinction entre texte et hors texte plus comme une volonté de fonder systématiquement l'analyse sur des faits textuels précis et vérifiables que comme un aveuglement au monde ainsi qu'aux producteurs et aux récepteurs des récits.Cela explique nos « ouvertures » constantes à ces dimensions dans les différents chapitres suivants et leur formalisation dans les chapitres 6 et 7.Cette partition entre texte et hors texte implique, en tout cas, de distinguer soigneusement entre énoncé et énonciation, fictionet référent, auteur et narrateur, lecteur et narrataire. C'est ce que nous allons préciser maintenant.1.1 Énoncé/énonciationDéfinition : tout fait linguistique ou textuel peut s'analyser selon deux perspectives. Dans la première, on le considère comme un énoncé, c'est-à-dire comme un produit fini, clos sur lui-même. Dans la seconde perspective, on le considère en tant que produit d'une énonciation, c'est-à-dire dans ses relations avec l'acte de communication au sein duquel il s'inscrit. Quelqu'un l'a produit, dans telles conditions, avec des intentions déterminées, pour quelqu'un d'autre, qui le comprend (ou non), dans telles conditions et de telle façon.Nous pouvons ainsi analyser un fait divers dans la presse du point de vue de son organisation, de sa construction formelle, des contenus mis en scène. C'est le point de vue de l'approche narratologique. Mais nous pouvons aussi analyser ses relations avec l'énonciation. Qui l'a écrit ? Que révèle-t-il sur notre époque ? Comment est-il perçu ? Ces points de vue, qui intéressent l'histoire, la sociologie, la psychologie, la psychanalyse, etc., seront ici quelque peu marginalisés.Trois remarques doivent cependant relativiser cette présentation. En premier lieu, l'analyse interne n'est intéressante que si elle s'articule, à un moment ou à un autre, à d'autres théories qui permettent d'aller plus loin dans l'interprétationen s'attachant donc à l'énonciation. Son plus grand mérite est sans doute de limiter les dérives « sauvages » d'interprétations hâtives en forçant à prendre en compte, de manière précise, l'organisation du texte. En second lieu, il est d'autant plus important de ne pas rigidifier la distinction entre texte et hors texte que, dans nombre de cas, la signification d'un énoncé peut difficilement être reconstruite en dehors de sa mise en relation avec l'énonciation. C'est le cas pour des romans des siècles passés ou pour des romans d'avant-garde de notre époque. Mais c'est aussi le cas pour des énoncés plus simples. Un enseignant a ainsi reçu un jour dans son casier à l'université un mot d'un étudiant libellé de la façon suivante : « Je vous annonce que je n'assisterai plus à votre cours à partir de la semaine prochaine. Veuillez m'en excuser. » En l'absence du nom de l'étudiant et du titre ou du code du cours, l'enseignant est resté assez perplexe...
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