L'Invention d'Athènes, histoire de l'oraison funèbre dans la cité classique
EAN13
9782228887052
ISBN
978-2-228-88705-2
Éditeur
Payot
Date de publication
Collection
PHILOSOPHIE (CR
Nombre de pages
468
Dimensions
23 x 14 x 3,6 cm
Poids
512 g
Langue
français
Code dewey
320.93
Fiches UNIMARC
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L'Invention d'Athènes

histoire de l'oraison funèbre dans la cité classique

De

Payot

Philosophie (Cr

Indisponible
Edition abrégée de «L'Invention d'Athènes», publiée pour la première fois en 1981 par l'Ecole des hautes études en sciences sociales, cette nouvelle version, loin d'être une simplification, consiste bien plutôt en une focalisation sur la question politique. En effet, l'oraison funèbre athénienne, uniquement athénienne - le «logos épitaphios »-, ne serait-elle pas un objet privilégié pour la critique de la politique prise à sa source ? Pour honorer ses citoyens tombés au combat, la cité athénienne avait coutume de procéder à des funérailles publiques et de prononcer par la voix de ses dirigeants un discours officiel qui, selon l'ironie de Platon dans le «Ménexène», aurait eu pour fonction "d'ensorceler les âmes". Célébrant ses morts, c'est elle-même qu'Athènes célébrait et instituait en modèle. Dans l'oraison funèbre, les Athéniens inventent Athènes, à savoir l'image de la belle totalité, harmonieuse, unifiée, sans tension ni faction. Si l'éloge d'Athènes, sous forme d'oraison civique, évoque ses luttes politiques, c'est pour mieux les nier ou les tenir à distance de la cité transfigurée.

C'est par une étude patiente, fouillée et critique du jeu incessant entre ce discours politico-militaire et la réalité de la cité à l'époque classique, que l'auteur nous livre selon "l'idéologie athénienne", du moins l'accès à l'imaginaire de la cité modèle, avec ses ambiguïtés, ses points aveugles ou ses points d'ombre. Ainsi, dans la célèbre oraison de Périclès qui exalte l'excellence, se fait jour une représentation aristocratique de la démocratie, ou l'une des premières expressions de l'élitisme démocratique. Sans nul doute, le modèle de la démocratie athénienne revisité, la tyrannie de la belle totalité trop parfaite ébranlée, ne peuvent-ils que contribuer à notre réflexion actuelle sur la démocratie et l'exigence de la penser en résistant aux processus d'idéologisation qui la menacent. Mieux encore, ne s'agit-il pas d'une invitation à "repolitiser la cité", car à réintroduire la division en son sein - la «stasis» - ne retrouve-t-on pas du même coup le rapport ineffaçable entre conflit et liberté?
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