Écrire la guerre, Colloque tenu à l'Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 12-14 nov. 1998
EAN13
9782845161375
ISBN
978-2-84516-137-5
Éditeur
Presses Universitaires de Clermont-Ferrand
Date de publication
Collection
Littératures
Nombre de pages
494
Dimensions
23 x 14 cm
Poids
710 g
Langue
français
Code dewey
809.933
Fiches UNIMARC
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Écrire la guerre

Colloque tenu à l'Université Blaise Pascal, Clermont-Ferrand, 12-14 nov. 1998

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Presses Universitaires de Clermont-Ferrand

Littératures

Indisponible
La littérature a longtemps pensé qu'un invariant unifiait les récits de guerre (de 1870 aux guerres contemporaines), issu du roman épique où la commémoration des hauts faits est une vénération antique du sacré (magnificence du héros, invocation de lignages...). Ce volume, riche d'une trentaine de réflexions sur des récits de guerre très connus (De Guy de Maupassant à Charlotte Delbo, en passant par Jean Giraudoux et Julien Gracq), en démontre justement l'impossibilité. En effet, la guerre et la littérature de 1870 marquent, déjà, les hésitations de l'héroïsme, le vacillement des certitudes en une débâcle, et affirment la subjectivisation narrative, la primauté de la destinée individuelle sur la représentation des événements. Arrive 1914 : la césure irrémédiable. La pensée et l'écriture de la guerre sont à jamais changées. Une nécessité de “dire vrai” apparaît dans les textes, inaugurant un cas limite du romanesque fondé sur le vécu et l'expérience, sacrifiant l'imaginaire au nom du témoignage. Cependant, entre le témoin et ses lecteurs et l'injonction du “devoir de vérité” se posent les possibilités de transmission de l'expérience, les dispositifs d'énonciation de la parole, lesquels sont analysés au travers œuvres littéraires connues (Henri Barbusse, Jacques Rivière, Jean Giraudoux ...) et d'échanges épistolaires (Jean Bernier, Erich-Maria Remarque, ...). Arrive aussi 1940 et l'anéantissement de l'Occident où la guerre d'Espagne s'offre quasiment comme une répétition générale de la Seconde Guerre mondiale (Jean-Richard Bloch, André Malraux). La masse des écritures du désastre montre que, d'une part, le déclin de la civilisation est pour l'aventure de la pensée une ouverture aux questionnements, et manifeste, d'autre part, l'importance de la confrontation obligée entre la pensée et l'événement. Sartre disait “la guerre a vraiment divisé ma vie en deux”, et de l'analyse des Carnets de la drôle de guerre sort une "chronique de l'être dans la guerre d'un écrivain" et une "mise à l'épreuve d'idées philosophiques en "une épreuve de force qui n'est autre que celle du réel". La guerre s'entend bel et bien dans cette publication, très importante.
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