Lectures d'été et au-delà - La sélection des libraires

L'année touche à sa fin et les rythmes ralentissent. Le moment parfait pour vous rappeler tous les livres qu'on a vu passer et qu'on a adorés, vous entretenir de ceux qui nous sont chers et qu'on aimerait vous voir adopter sur la plage. Des livres publiés cette année ou bien avant.
Rendez-vous donc à la librairie pour découvrir la petite sélection que vos libraires ont concoctée!

En 1831, à vingt-deux ans, le jeune Charles Darwin part comme naturaliste sur le Beagle, qui doit faire un tour du monde de cinq ans, en s'attachant plus particulièrement à naviguer le long des côtes de l'Amérique du Sud en passant le cap Horn, puis revenir en doublant le cap de Bonne-Espérance. Ce voyage aura une importance décisive pour la formation de la pensée de Charles Darwin. C'est à partir de là que, ayant rassemblé une somme monumentale, inégalée, d'informations scientifiques, il pourra élaborer le travail qui le mènera à formuler sa théorie de l'origine des espèces, travail dont on devine qu'il est déjà sous-jacent à chaque page de ses passionnantes observations. Il décrit minutieusement les paysages, les roches, les fossiles, la faune, la flore, les phénomènes naturels, les sociétés et les mœurs des habitants...


Jean Toomer

Ypsilon

Dans ce roman symphonique, Jean Toomer fait chanter tout ensemble la terre et le peuple de Géorgie, les rues et les habitants des quartiers noirs de Washington. Du crépuscule à l’aurore, il fait ressentir la terreur et l’habitude du vivre ensemble séparés des Noirs et des Blancs.
Il y a la beauté de Karintha « parfaite comme le soir quand le soleil descend » et des « yeux de Fern [qui] ne désiraient rien que vous pussiez lui donner ». Il y a la haine qui tue Becky « la femme blanche qui avait eu deux fils noirs » et qui rend fou le professeur Kabnis « venu dans le Sud pour l’affronter ».
Publié en 1923 à New York, le premier livre de Jean Toomer, Canne, eut un succès immédiat et il est désormais considéré comme un classique de la littérature américaine.

Un chant immortel, un arbre qui chante / Et redit tout bas les âmes de l’esclavage, / Ce qu’elles furent, et ce qu’elles sont pour moi, / Et redit tout bas les âmes de l’esclavage.


Vivre sans témoin

Autrement

«La nuit, les hommes veillent pour ne plus être surveillés.»

La loi de la nuit se décline suivant une grande variété de situations : festives ou angoissées, solitaires ou politiques. Consentir à la nuit, c’est accepter de se soumettre aux expériences singulières qu’elle seule rend possibles. Bonne ou mauvaise, intime et sensible, elle ouvre un espace où il devient possible de vivre sans témoin.

Au fil des pages, le lecteur s’apercevra qu’il peut être minuit à midi, et que les expériences nocturnes contribuent à montrer les choses sous un nouveau jour.


Christophe Rey

Héros-Limite

Télescopant des choses hétéroclites, nobles ou triviales, grossières ou délicates, complexes ou absurdes, les listes de Christophe Rey sont de véritables outils d’appréhension et de compréhension du monde.
Multipliant les angles inattendus, souvent drôles, ces listes sont aussi une forme d’écriture toujours ouverte, dont la fixation momentanée dans le livre appelle à l’imagination du lecteur.
L’originalité de l’ouvrage réside dans le fait que Christophe Rey a su ne pas faire de la liste un principe d’écriture figé, comme si la liste elle-même ne pouvait se satisfaire d’une seule forme. La lecture n’en est que plus réjouissante.


Jean-Pierre Minaudier n’est pas un homme ordinaire.  Cet amateur de mots est victime d’une terrible addiction : il possède une des plus grandes bibliothèques personnelles au monde de grammaires et s’en nourrit comme d’autres lisent des poèmes et des BD (qu’il lit aussi). Dans Poésie du gérondif, armé de ses quelque 1 186 grammaires, concernant plus de 800 langues, il nous raconte avec humour et quantité d’exemples pourquoi chaque langue véhicule une vision particulière de l’univers...
 
Ancien élève de l’École normale supérieure et historien de formation, Jean-Pierre Minaudier  s’est découvert sur le tard un amour pour les langues rares. Depuis, il enseigne le basque et l’estonien (qu’il traduit aussi, on lui doit notamment la version française de L’Homme qui savait la langue des serpents, d’Andrus Kivirähk) et jongle compulsivement avec les centaines d’autres idiomes qui nichent dans sa bibliothèque.
 
« Indiana Jones au pays de la grammaire ».
Zoé Varier, France Inter.
 
« Une grammaire peut se lire comme un roman policier. »
Frédérique Roussel, Libération.
 
« Jean-Pierre Minaudier n'est pas un homme ordinaire. »
Philippe Vallet, France Info.