Sortie de cartons

Éditions de L'Olivier

Dès leur entrée aux États-Unis, les enfants migrants sans papiers venant d'Amérique du sud subissent un interrogatoire composé de quarante questions. Le but ? Leur permettre de raconter leur histoire, et pouvoir en juger la véracité.
Valeria Luiselli a été interprète pour les tribunaux américains. Elle a été confrontée à la brutalité des politiques migratoires et à leurs angles morts : comment dire la terreur qu'on fuit, et celle qu'on rencontre en chemin ? Comment mettre en ordre par le récit, des vies rendues illisibles par la violence du monde ?
Raconte-moi la fin est un essai d'une grande sensibilité qui rend aux migrations leur dimension humaine.
Traduit de l'anglais par Nicolas Richard


L'écriture, la pensée et la vie de Bernard-Marie Koltès (1948-1989) sont liées dans un pacte qu'il forgea à vingt ans devant un théâtre de Strasbourg et qui jamais ne sera rompu : être soi-même l'auteur de sa vie. Il ne possédait qu'une morale : celle de la beauté. Et qu'une loi : le désir.
On connaît de Koltès la trajectoire fulgurante : la rencontre avec Chéreau au début des années 1980, les pièces jouées à Nanterre-Amandiers, la reconnaissance publique et critique. On sait aussi combien cette œuvre a pu donner l'image de son temps. On sait moins combien cette vie aura surtout été ailleurs, qu'elle s'est jouée dans les confins de cités perdues, dans le delta du Niger, au cœur de la jungle du Guatemala et de ruines précolombiennes, près d'un lac Maya, sur les docks abandonnés de New York, dans les nuits de Salvador de Bahia. Suivre Koltès dans ses voyages, ce n'est pas chercher à retracer un itinéraire seulement, mais tenter d'approcher les termes du pacte : ailleurs, il chercha les renversements où toujours se redonner naissance ; ailleurs, il s'inventa des noms, marcha sur les traces de Rimbaud, de Dostoïevski ou de Faulkner ; ailleurs, il se mit en quête de frères et puisa ses forces dans des figures de pur désir : James Dean, Bruce Lee, Bob Marley.
Raconter la vie de Koltès, c'est tâcher d'écrire ainsi cette vie vécue dans le désir de se faire autre et dont ses pièces portent la trace. C'est tenter d'approcher l'œuvre et la vie ensemble puisque l'une est la réécriture de l'autre.


Avec l'essor des nationalismes et des populismes en Europe, la notion de fascisme revient en force dans le débat politique, qu'il s'agisse, pour les uns, de dénoncer un hypothétique retour des années trente ou pour les autres, de stigmatiser l'" islamo-fascisme ".
Avec l'essor des nationalismes et des populismes en Europe, la notion de fascisme revient en force dans le débat politique, qu'il s'agisse, pour les uns, de dénoncer un hypothétique retour des années trente ou pour les autres, de stigmatiser l'" islamo-fascisme ". Au moment où les démocraties européennes montrent des signes de fatigue, il est impératif de revisiter le sens de ce mot en mobilisant une approche historique et en replaçant ce phénomène politique dans le pays qui l'a vu naître : l'Italie. Marie-Anne Matard-Bonucci rappelle ainsi le rôle et la place inédite de la violence dans l'idéologie fasciste et dans ses pratiques. Une violence non seulement utilisée pour anéantir les adversaires politiques mais aussi mise en oeuvre sur un mode génocidaire dans les colonies italiennes. En étudiant certains domaines peu abordés par les historiens, elle décrypte l'impact du projet fasciste sur le quotidien des Italiens, le projet de construction d'un " homme nouveau " conduisant le régime à vouloir contrôler les comportements, changer les caractères jusque dans la sphère de l'intime : des usages linguistiques au rire, des loisirs aux affects. Elle souligne aussi la plasticité de l'idéologie fasciste, l'exaltation de l'action et du pragmatisme permettant métamorphoses et reniements. À rebours des idées reçues, Marie-Anne Matard-Bonucci insiste enfin sur la nature raciste et antisémite du régime mussolinien : l'Italie fasciste fut le seul État à avoir expérimenté en même temps une politique raciste coloniale et un antisémitisme d'État.


Julia CHRIST, Gildas SALMON

EHESS – Ecole des hautes études en sciences sociales


Vol. 1 : Les premières années

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Collectif

Éditions des femmes-Antoinette Fouque

Il y a cinquante ans, en 1968, naissait en France le Mouvement de libération des femmes (MLF) qui allait transformer radicalement la société, la culture et la conception que les femmes et les hommes ont d'eux-mêmes et de leurs relations réciproques.
Au coeur de ce mouvement qu'elle a cofondé, Antoinette Fouque a créé une pratique de pensée et d'action inédite, Psychanalyse et politique, qui en a fait l'originalité et la modernité. MLF- Psychanalyse et politique, 50 ans de libération des femmes, entend transmettre la vitalité et l'énergie transformatrice de cette pratique qui a lié de manière inédite l'inconscient et l'histoire, le subjectif et le politique.
Volume 1 : les premières années
À travers des archives retrouvées, des témoignages, des documents tirés de l'oubli, le premier volume de cet ouvrage documente et restitue à l'Histoire le moment le plus créateur et le plus fécond d'un mouvement dont l'oralité a été la première expression. On y suit l'élaboration d'une pratique pionnière qui, en articulant engagement politique, inconscient et révolution intime, procréation et création, a levé la censure sur le corps des femmes et libéré une parole jusque-là enfouie.