Sortie de cartons

L'affaire josephine hugues

Éditions du détour

1865. Hameau des Guiols, dans le Var. Timothée Castellan, un homme aux pieds bots, s’enfuit pendant trois jours avec Joséphine Hugues, 26 ans, encore célibataire. Il sera condamné à 12 ans de bagne pour l’avoir « violée sous magnétisme », c’est-à-dire sous hypnose. Nicole Edelman nous plonge en historienne dans les archives de cette affaire pour comprendre cette fugue et interroger l’impossible consentement de Joséphine. 
PRÉSENTATION DE L’OUVRAGE 
En juillet 1865, Timothée Castellan, ancien bouchonnier, est condamné à 12 ans de bagne pour avoir violé sous magnétisme Joséphine Hugues, journalière de 26 ans. Lors de ce procès, des médecins-experts valident l’existence de l’hypnose, jusqu’alors niée par les académies médicales, transformant Joséphine Hugues en cas de référence pendant de longues années. Nicole Edelman questionne les archives de l’affaire et l’histoire du Var : pourquoi valider, à ce moment, l’efficacité de l’hypnose ? Pourquoi fallait-il que Joséphine soit lavée de tout soupçon de consentement, privée de désir propre ? Pourquoi maires, médecins et juges ont-ils pesé de tout leur poids pour condamner Castellan à une peine aussi lourde, si rare en cas de viol ? 
Nicole Edelman analyse cette affaire sous l’angle des rapports de domination à la fois sociale, médicale et politique, et elle met au jour avec brio les multiples enserrements dans lesquels sont pris Timothée Castellan et bien plus encore Joséphine Hugues. Et les échos de cette affaire résonnent encore, ainsi dans l’adaptation récente que le cinéaste Benoît Jacquot en a faite.


Notes pour une reprise

Verdier

Économiquement, l'heure est dit-on à la reprise, gouverner consisterait à remettre le pays sur ses rails - et s'opposer à ce que l'air du temps peut présenter d'intolérable exigerait dans l'instant de repartir au combat. Mais que peuvent bien signifier ces verbes, reprendre, remettre, ou repartir?? À quelles complications et à quelles hantises s'affrontent nos tentatives intimes ou politiques pour surmonter déceptions et défaites, doutes et empêchements, jusqu'à trouver la force d'agir à nouveau?? Les philosophes se sont souvent penchés sur les premiers commencements de toutes choses?; on voudrait ici, en compagnie de penseurs et d'écrivains, interroger plutôt les deuxièmes coups, les nouvelles fois, sonder leurs pièges et leurs promesses, et explorer l'expérience individuelle ou collective du recommencement comme on se recoudrait une éthique en guettant le retour des beaux jours.


La Peuplade

Niko Karam, six ans, n’a jamais vécu en dehors de la guerre civile. Il quitte rarement son petit balcon d’où il voit le monde extérieur dégringoler.
Mais après un attentat meurtrier à la voiture piégée, Niko est projeté dans un avenir réellement incertain. Son père et lui abandonnent Beyrouth et partent à la recherche d’un nouveau chez-soi. Ce sera le début d’une longue odyssée qui les conduira, chacun de leur côté, sur les mers ou dans les airs, vers d’autres sociétés.
Niko grandira chez une tante et un oncle au Canada, remuant inlassablement les mêmes questions : Où est son père ? Est-il vivant ? L’importance de la lignée et des origines, formulée avec une empathie palpable, constitue l’unité fondamentale de ce roman, car c’est tout ce qui reste quand l’histoire perd la trace des êtres aimés.


Ce livre raconte la rencontre la plus improbable qui soit. Celle de femmes se prostituant rue Saint-Denis à Paris et d'hommes vivant reclus dans un monastère du Tarn. Il dévoile la force de ces séjours passés tous ensemble où les femmes, parce qu'elles se trouvent dans ce lieu, vont se raconter comme jamais auparavant.

Il montre leur capacité à se retrouver enfin elles-mêmes, en tant que femmes et non plus en tant que « prostituées ». C'est l'histoire de femmes qui après avoir connu le pire (comme l'esclavage sexuel) retrouvent auprès de ces hommes priants, intégrité et dignité.

On découvre aussi des personnages inoubliables, comme soeur Solange, de l'association Aux Captifs la Libération, qui depuis des années emmène des prostituées au monastère, y compris des transexuelles. « Avec nous, elles retrouvent une relation saine avec des hommes et ceci constitue notre plus grande joie » résume Frère Daniel. Écrit comme un journal de bord, ce récit étonne et bouleverse.


Une histoire européenne

Denoël

1882. Ilia Brodsky, l'orphelin des shtetls, Juif sans terre chassé de Russie par les pogroms, traverse l'Europe avec sa sœur Olga. À Vienne, il croise le jeune Theodor Herzl, un dandy qui commence à percer dans le monde des lettres. Cette rencontre fugace avec l'homme qui imaginera quelques années plus tard le futur État d'Israël va changer sa vie. À Londres, où il côtoie les réseaux anarchistes de l'East End, puis à Paris, Ilia se met à enquêter sur Herzl. Pourquoi ce Juif mondain, parfaitement intégré dans la Vienne des Habsbourg, a-t-il soudain pris fait et cause pour des frères sans patrie dont il a honte ? Quels rêves, quelles raisons intimes, ont conduit
Herzl à œuvrer pour le «Pays à venir», une nation où tous seraient enfin protégés des violences de l'Histoire ? À quoi ressemble le rêve sioniste dans cette Europe à l'aube du XXᵉ siècle qui se rue tête baissée vers la destruction ? À travers deux destins opposés et étrangement symétriques, ce puissant roman graphique confronte deux versants de la pensée juive : la tradition de l'exil face
aux aspirations à la Terre promise. Au moment où l'Europe du XXIᵉ siècle connaît de nouvelles fièvres nationalistes et identitaires contre ceux qui y cherchent un refuge, il s'efforce, par la voix d'Ilia Brodsky, d'imaginer un pays pour ceux qui ont tout perdu...
Camille de Toledo poursuit avec cette première incursion dans le roman graphique la question des relations entre les mondes juifs et l’Europe des nations, entre l’exil et les États, entre les imaginaires révolutionnaires de la première moitié du XXᵉ siècle et l’histoire du sionisme.