Addictions, aux marges de nos mondes Journées nationales de la Fédération Addictologie

Addictions sans substances

Résumé

Naguère l’apanage des jeunes et des adeptes des nouvelles technologies, les réseaux sociaux numériques touchent aujourd’hui toutes les générations. Si ces réseaux permettent à chacun de se connecter à la multitude, leur usage n’est pas anodin. Pour les utiliser avec efficacité et se prémunir de leurs dangers, chaque utilisateur doit apprendre à en cerner tout aussi bien les opportunités que les risques. À travers la confrontation de deux regards opposés – celui de l’adepte, utilisateur fervent et optimiste, et celui du sceptique, mesuré et prudent –, ce livre dresse un panorama original de cet univers, mettant en lumière tout à la fois ses forces et ses faiblesses.

À vous, ensuite, de vous forger votre propre opinion.

Biographies

Julie Denouël est maître de conférences en sciences du langage au sein de l’Institut des technosciences de l’information et de la communication de l’université Paul-Valéry-Montpellier 3 et fait partie du laboratoire Praxiling – CNRS.

Éric Delcroix est maître de conférences associé à l’université de Lille 3. Il entretient en parallèle une importante activité de blogueur. Il est l’auteur de nombreux ouvrages pratiques sur l’initiation aux réseaux sociaux et sur leur usage.

Serge Proulx est professeur associé à Télécom ParisTech et professeur titulaire à l’université du Québec à Montréal. Codirecteur du Laboratoire de communication médiatisée par ordinateur (LabCMO), il a publié une vingtaine d’ouvrages sur les médias, les usages des technologies et la communication.


Comment Internet et les nouvelles technologies ont colonisé nos vies

Échappée

Cartable électronique, cloud, e-book, Twitter, tablette tactile, Facebook, smartphone, Big Data… Le déferlement techno-logique bouleverse notre rapport au monde, aux autres et à nous-mêmes. Les nouvelles technologies donnent l’illusion de la toute-puissance : transparence, accès immédiat à une infinité de connaissances et de produits culturels, démulti-plication des contacts et des échanges, accélération, etc.
Multinationales du high-tech, start-ups ou hacktivistes, tous prétendent construire un monde sans conflit dans lequel les humains communieraient ensemble grâce à leurs machines magiques, affranchis de toutes contraintes et limites (temporelles, spatiales, relationnelles, corporelles), dans une société fondée sur la fluidité et l’instantanéité des échanges, organisée sur le modèle du réseau informatique : une forme de marché idéal. L’utopie libérale se réalise grâce à la révolution numérique en cours.
Les nouvelles technologies recomposent le monde selon leur propre logique, celle de la performance et de l’efficacité. Elles renforcent le règne de la compétition et l’exigence d’aller toujours plus vite, de se mobiliser intégralement pour son entreprise et sur les « réseaux sociaux », d’être capable de s’adapter à toutes les évolutions technoculturelles, sous peine d’être exclu. L’homme numérique croit avoir trouvé l’autonomie en se débarrassant des pesanteurs du vieux monde matériel. « Enfin libre ! », dit-il, alors qu’au contraire, il dépend de plus en plus de dispositifs technoscientifiques. Pour rester dans la course et tenter de maîtriser un réel qui lui échappe, il multiplie les machines. Mais ce sont elles qui désormais le possèdent.


Le paysage imaginaire français s'est profondément remodelé en une dizaine d'années avec l'arrivée massive des héros de la performance : battants, entrepreneurs, aventuriers, sportifs ou chômeurs créant leur propre entreprise.