Sine Qua Non: la bibliothèque de Roberto Ferrucci

Les soirées Sine Qua Non chez Meura? L'occasion de découvrir la bibliothèque idéale, personnelle ou essentielle d'un auteur. Aujourd'hui, place à Roberto Ferrucci.
Soucieux à la fois de raconter notre monde et de ne rien céder à la qualité de l'écriture, cet écrivain italien, traducteur de Jean-Philippe Toussaint et Patrick Deville, a ainsi publié quatre titres au style sensible. Inquiétude face à la marche du monde, éloge de l'amitié, hommage aux maîtres et à la puissance de la littérature, autant de thèmes chers à Roberto Ferrucci et qu'on retrouve dans les livres sélectionnés pour cette bibliothèque personnelle. A vous de les découvrir.

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8,50

Tout commence à Lisbonne, un trajet à bord du célèbre tram 28 mène le narrateur et sa compagne au cimetière où est enterré son ami, l’auteur italien Antonio Tabucchi. Il laisse un mot sur sa tombe, et c’est le prétexte pour revenir sur le cours de leur histoire commune...

Lorsqu’on le présente, on dit d’Antonio Tabucchi qu’il est le plus européen des écrivains italiens. Il a vécu dans trois pays différents, l’Italie (il est né en 1943 à Vecchiano, près de Pise), le Portugal (Lisbonne, la ville de son épouse Maria José de Lancastre) et la France (Paris) dans un va et vient perpétuel.

Aspect indiscutable de sa bibliographie, l’Europe est toujours présente dans ses livres (essais, reportages, articles). Tabucchi en critiquait la dérive économique, il n’aimait pas l’Europe des banques et ressentait l’absence d’une Europe qui a d’abord besoin de valeurs, de droits. En évoquant leur amitié, Roberto Ferrucci brosse un portrait intime de l’un des plus grands protagonistes de la culture européenne.


« Dans une forme littéraire, ce texte raconte l’effet dévastateur des passages ininterrompus des grands paquebots dans la lagune de Venise et les sentiments qu’ils provoquent chez la plupart d’entre nous, les Vénitiens. Un texte, qui met face à face le pouvoir et l indignation, la politique et la résignation, avec la certitude que la seule et ultime ressource que l’on peut opposer à l’arrogance, à l’idiotie, à l’ignorance, c’est la force des sentiments. Le sentiment d’une époque, le sentiment de deux villes (Venise et Saint-Nazaire), le sentiment des valeurs et du bon sens. Et, ce n’est pas le moindre, le sentiment amoureux. » Roberto Ferrucci



20,10

Gênes, aujourd'hui. Dans la chambre 914 d'un hôtel du centre-ville, un journaliste a déplié un plan, a branché les câbles de son ordinateur portable, de son caméscope et de son iPod pour se repasser les événements du G8 survenus quelques années auparavant, en juillet 2001. Cet été-là, le besoin urgent d'oublier Angela, longtemps aimée et qu'il venait de quitter sans explication, l'avait poussé à couvrir le sommet de Gênes. Rien ne laissait imaginer ce qui allait se produire.
Les images qu'il a tournées, et celles qui ont fait le tour du monde depuis, ne cessent de le hanter : la ville barricadée, les concerts, les militants altermondialistes, les black blocs, les blindés et les gaz, les coups de matraque et la mort de Carlo Giuliani, les descentes de police à l'École Diaz, les exactions, la violence sans limite. Comment a-t-on pu basculer ainsi dans l'horreur ?
En sourdine et dans le silence de son retour sur place, le narrateur fait entendre le bruit et la fureur des autorités qui, pendant quatre jours, ont bafoué la démocratie.
Roberto Ferrucci, né à Venise en 1960, est écrivain, traducteur, journaliste et vidéaste.
Traduit de l'italien par Jérôme Nicolas.
Préface d'Antonio Tabucchi.

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