Sortie de carton #2

Une arme de destruction massive

Paul ARIES

Le Bord de l'eau

Le sport mécanique a la passion de l'inégalité. La F1 est un sport de riches payé par les pauvres. Les rallyes sont un désastre écologique


Le travail invisible des donnees - elements pour u

Denis Jerome

Ecole Des Mines # Sciences Social

Ouvertes, massives, brutes... les données sont aujourd'hui au coeur de nombreux débats. Les optimistes y voient une ressource naturelle dont la récolte et la circulation sont en passe de révolutionner l'innovation et la démocratie, tandis que les pessimistes les dépeignent comme le carburant de mécanismes qui ne profiteront qu'aux puissants et renforceront les inégalités.Face aux enthousiasmes et aux affolements, face au vocabulaire de la transparence, de la fluidité et de l'automatisation qu'ils mobilisent, ce livre fait un pas de côté et défend la nécessité d'étudier les modalités concrètes de la production et de la circulation des données. Les données ne tombent en effet jamais du ciel. Elles n'affleurent pas non plus sous le sol des organisations. En amont de leurs traitements si prometteurs ou inquiétants, elles font l'objet d'un travail dont la nature, l'organisation et les processus mêmes qui mènent à son invisibilité restent à explorer.En articulant les apports de la sociologie des sciences et des techniques, de l'histoire, de l'anthropologie de l'écriture, de la sociologie du travail et des accounting studies, l'ouvrage compose un outillage conceptuel et méthodologique original pour interroger au plus près ce travail des données, qui est devenu central dans les entreprises et les administrations à partir de la fin du XIXe siècle.


le jour où notre système de santé craquera

Flammarion

Marseille, 2040. Dans une société où les médicaments sont livrés par drone, la robotisation des chirurgies est généralisée et chaque patient suivi grâce à des implants communiquant avec des régulateurs de santé, le système de santé, méconnaissable, donne toute leur place aux nombreuses évolutions technologiques en germe dans l'e-santé.
Jeune régulateur, Antoine apprend qu'un programme informatique va le remplacer auprès de ses patients. Inquiet de confier leur santé à des algorithmes appartenant à une entreprise privée, Antoine enquête.
Lourdeurs administratives, personnels surmenés, vieillissement de la population, défaut d'adaptation des lieux de prise en charge : notre système de santé, réputé dans le monde entier, va craquer sous les tensions sociales et démographiques. À quelles conditions sera-t-il viable et adapté à nos besoins?

Le journaliste Philippe Pujol, prix Albert-Londres 2014, restitue son enquête sous la forme d'un récit d'anticipation dans la veine de Black Mirror. Rigoureusement documentée, elle montre l'urgence de changer de paradigme avant que le changement se fasse malgré nous.


Goa, Ispahan, Venise (XVIe-XVIIIe siècle)

Points

Comment être un étranger
Comment vit-on ailleurs ? Et pourquoi se sent-on bientôt étranger dans sa propre culture ? À cette question, Sanjay Subrahmanyam répond en croisant les destins de trois personnages dont la carrière se joua entre l'Europe, l'Iran et l'Inde moghole aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles : un notable indien réfugié auprès des Portugais de Goa à la suite de querelles dynastiques, un Anglais devenu prince à la Cour safavide d'Ispahan et un aventurier vénitien qui brilla à la Cour du " Grand Mogol ". À travers eux se dessinent, non pas un choc des cultures, mais les débuts de la conscience moderne de l'altérité. Ne serions-nous pas tous étrangers, c'est-à-dire membre d'un groupe auquel nous n'appartenions pas à l'origine – ou dont nous ont écarté l'espace et le temps, sans nous en séparer complètement ?
Sanjay Subrahmanyam
Découvert par un large public grâce à Vasco de Gama, il enseigne depuis 2004 à l'UCLA (Los Angeles) et occupe depuis 2013 la chaire d'histoire globale de la première modernité du Collège de France.
Traduit de l'anglais par Myriam Denneby


« Ce que désire la classe des professionnels bien diplômés, c’est une méritocratie plus parfaite : un système où ceux qui ont du talent peuvent s’élever. Quand on est parvenus à la diversité et que les gens brillants de toutes races et de tous sexes ont été dûment qualifiés, cette espèce de libéral ne peut pas vraiment concevoir d’autres griefs contre le système. Les revendications des travailleurs ordinaires ne les touchent pas : les vigiles, les serveurs de fast-foods, les aides à domicile et les gardes d’enfant – dont la plupart sont des femmes et des personnes de couleur – qui n’ont pas de diplôme universitaire. »

Ce livre analyse l’abandon par les « nouveaux démocrates » des classes populaires et des syndicats au profit des classes aisées et cultivées. Il rappelle ce que cette « économie de la connaissance » a coûté aux travailleurs manuels et aux catégories peu diplômées, condamnées à la relégation sociale et à une forme de plus en plus agressive de mépris culturel. Dépréciées par le parti qui leur servait autrefois de véhicule politique, elles sont devenues plus attentives aux thématiques identitaires de démagogues réactionnaires. Comme celui qui vit à la Maison-Blanche.