Colloque - La Fraternité à l'épreuve de la déportation - Université Catholique de Lille

Voici un texte qui, par la controverse qu'il suscita dès sa parution chez les historiens, eut le mérite essentiel de contraindre ceux-ci à entreprendre des recherches nouvelles sur le génocide des Juifs par les nazis.En effet, le reportage d'Hannah Arendt, envoyée spéciale du New Yorker au procès de Jérusalem, philosophe américaine d'origine juive allemande, auteur d'un ouvrage célèbre sur les origines du totalitarisme, fit scandale à New York et à Londres, en Allemagne comme en Israël.Dans son procès du procès, l'auteur - qui ne fait siens ni tous les motifs de l'accusation ni tous les attendus du jugement - est entraîné d'abord à faire apparaître un nouvel Eichmann, d'autant plus inquiétant qu'il est plus «banal» ; puis à reconsidérer tout l'historique des conditions dans lesquelles furent exterminés des millions de Juifs. Et à mettre en cause les coopérations, voire les «complicités», que le lieutenant-colonel S.S. a trouvées dans toutes les couches de la population allemande, dans la plupart des pays occupés, et surtout jusqu'au sein des communautés juives et auprès des dirigeants de leurs organisations.
Révision par Martine Leibovici et présentation par Michelle-Irène Brudny-de Launay


histoire d'un livre

Flammarion

Mein Kampf, histoire d'un livre C'est un des livres politiques les plus vendus de tous les temps. Un des plus terrifiants aussi. Diffusé à 12 millions d'exemplaires en Allemagne, à des centaines de milliers dans une vingtaine de pays avant 1945, Mein Kampf se vend, aujourd'hui encore, dans le monde entier, y compris en France. Pourtant, l'histoire de ce bréviaire nazi devenu un best-seller planétaire est peu connue. Sait-on vraiment comment Mein Kampf a été écrit et pour quelles raisons ce livre a joué un rôle clef dans l'accession de son auteur au pouvoir ? Pourquoi, alors qu'Adolf Hitler y annonçait la plupart de ses crimes à venir, cette « conspiration en plein jour » n'a-t-elle pas constitué un avertissement ? Pourquoi le Führer a-t-il tenté de dissimuler son ouvrage au regard du monde, au point de faire publier un faux en France ? Cette enquête passionnante et rigoureuse mène le lecteur de la cellule de prison où Hitler rédigea son livre aux couloirs du gouvernement de Bavière actuel, du Paris d'avant-guerre aux librairies turques modernes, en passant par les milieux néonazis. Elle permet de comprendre pourquoi Mein Kampf, manifeste du nationalisme et de l'extrémisme, reste d'une actualité brûlante en ce début de XXIe siècle.


Presses universitaires de France

«Nous n’avons pas de passé », affirme Hitler, qui déplore que les archéologues SS s’obstinent à fouiller les bois de Germanie pour n’y exhumer que des mauvaises cruches. Le passé de la race, celui qui doit remplir de fierté les Allemands, se trouve en Grèce et à Rome. Quoi de mieux que Sparte pour construire une société et un homme nouveaux ? Quel meilleur exemple que Rome pour édifier un Empire ? Quel meilleur avertissement que les guerres qui opposèrent la race nordique aux assauts de la Perse et de Carthage ? Le Reich a succédé à Athènes et à Rome dans ce combat racial millénaire, où il fait face aux mêmes ennemis et au même péril. Johann Chapoutot explore le cœur du projet totalitaire nazi : dominer le présent et l’avenir, mais aussi un passé récrit et instrumentalisé.

Ancien élève de l’École normale supérieure, agrégé d’histoire et docteur des universités Paris I et TU Berlin, Johann Chapoutot est maître de conférences à l’université de Grenoble et membre de l’Institut universitaire de France.


Conversations avec des fils et filles de survivants de la Shoah

Folio

Au commencement, il y a la volonté d’Helen Epstein de rencontrer et de s’entretenir avec des enfants qui, comme elle, avaient pour parents des survivants du génocide des Juifs par les nazis. Des parents le plus souvent mutiques sur leur blessure à vie. Des enfants qui, comme Helen Epstein, étaient habités par une histoire qu’ils n’avaient pas vécue. «Que peut-on comprendre des silences, des colères, des difficultés de nos parents ? Comment avoir confiance, se construire ? Je voulais régler ces problèmes, me défaire de cet héritage pour pouvoir continuer ma propre vie», confie l’un de ces enfants devenu adulte. Entrelaçant histoire personnelle, témoignages, analyse historique et psychologique, l’auteur nous propose une réflexion passionnante sur la transmission, et sur l’adaptation des enfants, dans leur singularité, aux effets de ce traumatisme. Plus largement, quels sont les effets d’une catastrophe humaine à grande échelle sur les descendants des «revenants» de génocides ? Des constantes se retrouvent-elles ? Ces questions sont devenues en l’espace de quelques décennies un champ d’investigation majeur au confluent de la médecine, de la psychologie et de la sociologie. L’ouvrage d’Helen Epstein est, de ce point de vue, une référence.
Entrelaçant histoire personnelle, témoignages, analyse historique et psychologique, Helen Epstein nous propose une réflexion passionnante sur la transmission, et sur l’adaptation des enfants, dans leur singularité, aux effets de ce traumatisme : la Shoah.


Le système des camps de concentration allemands

Points

La vie et la mort quotidienne à Buchenwald
Prisonnier politique allemand
Prisonnier politique français
Prisonnier politique espagnol
Prisonnier politique juif
Témoin de Jéhovah
Émigré
Prisonnier arrêté comme suspect
(au cours d’« actions » collectives liées à des événements politiques)
Émigré juif
Prisonnier de droit commun
(BV = criminel professionnel)
Prisonnier de droit commun en cours de peine
(SV = interné par mesure de sécurité, SVP = interné par mesure de sécurité avec précision de nationalité, P = Pologne)
Prisonnier de droit commun juif
Asocial
Asocial juif
Prisonnier en rééducation
(« rétif au travail »)
« Souilleur de race » juif
Tzigane
Homosexuel
Prisonnier politique de la compagnie disciplinaire
Par manque de place, nous n’avons pas reproduit chaque fois le numéro de matricule accompagnant chaque signe distinctif.