Penser dans l'institution, penser l'institution

Claude Allione

Éditions Les Liens qui libèrent

Quel est l'impact du capitalisme néolibéral sur nos modes de vie, sur la culture, sur les façons de vivre ensemble, en un mot : sur les sujets? Claude Allione s'attache ici à décrypter les effets de l'exacerbation de la logique commerciale sur nos modèles de penser, et sur notre faculté à les retranscrire : la parole. Dans cette étude brillante, l'auteur nous montre en quoi la perversion des trois domaines principaux de la parole ; la publicité, la politique et la psychiatrie (les 3P) est consécutive de ce consumérisme porté aux nus par le saint-Marché. Mais alors si la parole est pervertie, que restera-t-il de l'homme ? La haine de la parole explore cette situation en essayant d'en éclairer les mécanismes, et veut montrer qu'une véritable écologie politique de la parole est d'une impérieuse nécessité et sans doute d'une grande urgence.


donner la parole aux parents

Éditions Les Liens qui libèrent

Le débat est vif aujourd'hui autour des soins apportés aux personnes autistes, et se traduit par des attaques violentes que subissent tous les acteurs de la santé publique. Au-delà des idées toutes faites, ce livre donne la parole aux parents de ces enfants autistes. Témoignages passionnants et émouvants sur les thèmes les plus importants ; l'annonce du diagnostic et sa précocité, la culpabilisation des mères, la scolarisation des enfants, les méthodes thérapeutiques et éducatives, la validité des structures de soins, les problèmes qui se posent lorsque l'enfant devient adulte. Un livre pour tous les éducateurs et les parents de ces enfants.


Régulation, supervision, analyse des pratiques

Encre marine

Dans tous les pays du monde, lorsque le vigneron élève son vin dans une barrique, la porosité du bois qui en constitue les parois laisse s'évaporer une partie des liquides dans une proportion que l'on ne saurait négliger. On appelle cette évaporation : « la part des anges ». Jour après jour, le paysan compense cette part des anges en ajoutant du vin. On appelle cette compensation : l'« ouillage ». La plupart des grands vins qui réjouissent nos cœurs sont nés dans ces conditions. Une institution de soin, médico-sociale ou d'éducation, c'est un être vivant comme l'est aussi un vin. Ici les anges sont les rêves, et si les institutions écartent cette part du rêve, cette part offerte au rêve, elles s'étiolent, se referment, et ne produisent plus les effets escomptés. Ce rêve, c'est la régulation qui le fournit ou plutôt qui l'entretient. Si aucun régulateur ne vient plus accomplir cet ouillage dans le tonneau institutionnel, alors la pratique s'évente, s'aigrit, et finalement se mue en vinaigre. Pour vivre, une institution a besoin de cette part du rêve qui semble être une perte de prime abord ; mais cette perte est indispensable, à l'instar des vins les plus précieux, pour lui assurer structure et qualité. Cette perte est en définitive un gain.
Voilà l'état d'esprit qui m'a guidé pour écrire ce livre. J'ai voulu analyser les rouages de ce que l'on appelle régulation, supervision, ou encore analyse des pratiques selon deux points de vue différents : rendre compte d'une pratique d'une part, sans toutefois tomber dans la banalité du simple témoignage ; et proposer des supports théoriques pour en éclairer les bases, pour tenter d'écrire les prémisses d'une théorie de la régulation.